« Partout les autres » de David Thomas : Splendeur de la micro-fiction
En soixante-une courtes nouvelles, David Thomas parle de la vie, tout simplement.
En quelques recueils (La Patience des buffles sous la pluie, Seul entouré de chiens qui mordent…), David Thomas a fait sa place au sein de la littérature française. Le genre pratiqué : la micro-fiction (Régis Jauffret est d’ailleurs cité), ou la nouvelle qui tient en quelques lignes, en quelques pages. On imagine à quel point l’exercice est dur, derrière une apparence de facilité, tant il faut trouver les mots justes pour décrire une situation, un personnage, une problématique en un nombre de mots réduits.
Si David Thomas réussit son pari, c’est que la variété des thèmes abordés est impressionnante. De cet homme politique qui se mure dans le silence à cet homme qui trie ses photos sur son ordinateur, de cet auteur qui voit la gloire approcher s’il écrit un livre sur son expérience d’insomniaque à cet homme qui se croit instantanément amoureux d’une poissonnière de supermarché, de cette femme qui quitte son mari colérique à ce jeune divorcé qui invite chez lui son ami cleptomane… Toutes ces nouvelles touchent au cœur, notamment grâce au sens de la chute habilement travaillé par David Thomas. Et en plus, on rit… Sincèrement, que demander de plus ?
Intégralité de la nouvelle « Réflexe » :
« Chaque fois que je marche avec mon petit garçon, comme un réflexe, sa main vient se lover dans la mienne. Quels que soient nos humeurs, nos contrariétés, le temps qu’il fait au-dessus de nos têtes ou en nous, nous avançons ainsi côté à côté, mains enlacées. Ce geste discret est le plus grand bonheur de ma vie. Un jour, il ne le fera plus. »
Partout les autres, David THOMAS, Editions de l’Olivier, 204 pages, 18 €
Visuel : Couverture du livre
