
“J’aimais mieux quand c’était toi”, la comédienne amoureuse rayonne chez Véronique Olmi
La plume alerte de Véronique Olmi (La nuit en vérité, Nous étions faits pour être heureux, Bord de mer) ausculte sur le mode “24h de la vie d’une femme” les émotions d’une comédienne qui recroise son grand amour. Un tableau condensé et à grand traits, mais qui ne laisse pas indifférent.
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Quand Nelly se lève, ce n’est pas pour acheter des fleurs, mais c’est tard et soulagée de jouer le soir-même. La comédienne n’aime pas les relâches et a du mal à faire autre chose de sa vie que jouer. Même ses deux enfants ou son amant un peu ronchon ne parviennent pas à la distraire. Mais ce matin-là nous est aussi raconté en flash-back, car le soir même et sur scène, la femme-masque a été foudroyée et est morte dans la rencontre d’un grand amour…
Dressant à grand trait le quotidien de cette Mrs Dalloway moderne et artiste, Véronique Olmi parvient à habiter sa vie en quelques lignes. Si l’intrigue manque peut-être d’un peu de souffle, le caractère intemporel de la passion est respecté et l’on pourrait être au siècle de Flaubert aussi bien qu’à celui de Zweig que de Woolf, tant la logorrhée des “cœurs simples” et entiers joue une mélodie intemporelle et toujours très émouvante. Un joli texte.
Véronique Olmi, J’étais mieux quand c’était toi, Albin Michel, 144 p., 15 euros. Sortie le 8 janvier 2015.
visuel : couverture du livre.