« Feu pour Feu » : Carole Zalberg fait parler deux voix d’exil
Après le succès de À défaut d’Amérique (Actes Sud 2012), Carole Zalberg continue d’évoquer la question de l’exil et de l’immigration, mais change de calibre. Aussi léger qu’un bagage qu’on peut porter sur un long chemin, Feu pour feu est un monologue essentiel. Sortie le 8 janvier 2014, chez Actes Sud.
[rating=3]
Job en errance, la figure du père n’a plus que Adama au monde. Du fond de l’air et sans plus aucune racine, il parle pour elle de sa vie, de ses aspirations, de son amour pour la mère perdue. Avec infiniment de chaleur et de désespoir, avec toute la force de l’amour que personne, ni aucune situation ne peuvent atteindre, il dit l’essentiel à sa fille…
Texte de l’air, sans autre ancrage que la bouche sans attaches de ce père au bout d’une course sans fin, le texte de Carole Zalberg est à la fois beau et exigeant, poétique et terrible. À conseiller aux amateurs de style.
Carole Zalberg, Feu pour feu, 80 p., Actes Sud, 11.50 euros. Sortie le 8 janvier 2013.
“A maintes reprises on me décrit des lieux où, si je tiens à toi, je devrais avoir le sens de te laisser être emmenée. Mais je te dis qu’un tel lieu n’existe pas, ou si : ce sont mes bras, mes mots, mes yeux qui ne te quittent presque jamais. Je suis l’unique lieu où tu peux être.” p. 39.