Essais
Dominique Labarrière revient sur la mort de Pierre Bérégovoy

Dominique Labarrière revient sur la mort de Pierre Bérégovoy

28 July 2013 | PAR Jean-Paul Fourmont

Journaliste et écrivain, Dominique Labarrière vient de publier un ouvrage sur la mort mystérieuse de l’ancien premier ministre Pierre Bérégovoy.

[rating=3]

LE 1ier MAI 1993, LE CORPS DE PIERRE BEREGOVOY EST RETROUVE SANS VIE
Le 1ier mai 1993, le corps sans vie de Pierre Bérégovoy fut retrouvé aux bords du canal de Nevers. Naturellement, cette disparition provoqua une certaine émotion traversant le corps social et l’ensemble de la classe politique. Son corps fut alors ramené à l’hôpital du Val de Grâce, boulevard de Port Royal. Ensuite, des milliers de personnes se pressèrent pour lui rendre un dernier hommage.

Non seulement l’émotion suscitée par cette fin brutale demeure intacte vingt ans après, mais les mystères qui l’entourent ne sont pas encore totalement dissipés. Bien au contraire, l’existence de deux lettres du disparu a été révélée et son fameux carnet noir Hermès a fait une surprenante réapparition. Des précisions ont été apportées sur la nature de ses blessures, sur la prise en charge du corps du défunt ainsi que sur l’arme qui mit fin à ses jours.

LA PERSONNALITÉ DE PIERRE BEREGOVOY
Dans tous les dossiers d’homicide, le juge examine la personnalité du coupable, indépendamment des circonstances de l’homicide. Dans le cas de Pierre Bérégovoy, il est intéressant de rappeler que celui qui a été premier ministre de la France avait pour seul bagage un brevet élémentaire, un CAP et un glorieux passé d’ancien résistant. Il ne sortait pas de l’ENA. Sa promotion à la tête du gouvernement avait été vertement critiquée par son propre camp, notamment par Pierre Joxe. Les socialistes l’avaient surnommé « petit chose ».

LES COULISSES DE LA FIN DE RÈGNE DE FRANCOIS MITTERRAND
L’un des intérêts de cet ouvrage est de faire revivre la fin du règne tourmentée de François Mitterrand, laquelle fut marquée par la guerre intestine que se livrait les différentes écuries du parti socialiste. L’attitude pour le moins hautaine du président François Mitterrand à l’égard de Pierre Bérégovoy doit être mentionnée.

A cet égard, l’auteur raconte une anecdote tout à fait révélatrice du mépris dans lequel le président tenait son premier ministre : un jour, un éminent conseiller du prince invita perfidement le premier ministre à un repas à Château-Chinon réunissant le président et sa cour, sans que « Tonton » soit au courant. Cette venue de Pierre Bérégovoy ne plut pas du tout au président, lequel estima ouvertement que le premier ministre faisait tache parmi les grands de sa cour. Outré, le président escamota le déjeuner, puis se sauva promptement…

Cet ouvrage est de bonne facture, il évoque l’une des affaires les plus mystérieuses de la Cinquième république et il dresse un portrait sans concession du monde politique de cette époque. Pour ce qui est de la mort de Pierre Bérégovoy, les zones d’ombre subsistent. L’auteur rapporte qu’une note des renseignements généraux de mars 2001 indiquerait que Pierre Bérégovoy a en réalité été assassiné. Cela mériterait probablement d’être creusé de façon officielle. Il est un peu dommage que Dominique Labarrière qui cite des faits ne « source » pas davantage.

Avec cette enquête, chacun peut se faire sa propre religion, ce qui est l’essentiel.

Dominique Labarrière, “La mort de Pierre Bérégovoy. Vingt ans de questions sans réponses”, Editions La Table ronde, 2013, 147 p., 16 euros.

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Jean-Paul Fourmont
Jean-Paul Fourmont est avocat (DEA de droit des affaires). Il se passionne pour la culture, les livres, les gens et l'humanité. Contact : [email protected]

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