Encore et jamais : Camille Laurens varie sur le thème de la répétition
L’auteure de “Dans ces bras là” (POL, 2000) et “Ni toi, Ni moi” (POL,2006) passe chez Gallimard pour un texte éminemment littéraire qui réfléchit tous les ses possible de l’acte de répétition. “Encore et jamais” est brillant dans ses références et communicatif dans ses intuitions.
Tout commence par le rituel du ménage que la narratrice a pu observer chez sa grand-mère à huit heures du matin, chaque jour. Puis il y a l’expérience personnelle. Le quotidien et les arts. Il y a en fait très peu de jamais et beaucoup de “encore” dans ce texte que Camille Laurens qui mêle en virtuose références philosophiques, musicales, cinématographiques, plastiques et domestiques. Les muses et les pensées se succèdent en canon, et des milliers de petits échos textuels donnent à sentir physiquement cette notion de répétition.
La grande force du livre est que la structure même du texte énonce une pensée, son atout majeur est le style diablement beau de son auteure et son point faible est peut-être son caractère extrêmement intellectuel. Pensives, cultivées et raffinées, ces variations musicales manquent peut-être parfois un peu d’émotion.
Camille Laurens, Encore et jamais, Gallimard, collection blanche, 192 p., 16.50 euros; Sortie le 18 janvier 2013.