![“Top of the lake” : nouvelle saison toute en mesure et en style à Cannes [Cannes 2017, Hors Compétition]](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2017/05/top-of-the-lake-saison-2-BIS-640x360.jpg)
“Top of the lake” : nouvelle saison toute en mesure et en style à Cannes [Cannes 2017, Hors Compétition]
Désireuse de compter dans ses rangs Jane Campion, lauréate de la Palme d’or ex-aequo en 1993 pour The Piano (La Leçon de piano en français), la 70e édition de Cannes a convié la réalisatrice et toute l’équipe avec qui elle travaille a présenter l’intégralité de la Saison 2 de la série à succès, dont elle est co-créatrice. Pour une durée de pas loin de six heures… On a pu voir les deux premiers épisodes de ce voyage, qui en compte six. Et on a goûté leur forme subtile, qui sait faire dans la mesure…
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Même sans avoir vu la Saison 1 de Top of the lake, série à succès, on a grandement apprécié les deux épisodes qu’on a pu voir lors des projections organisées à Cannes 2017. Tout commence, une fois n’est pas coutume, par un crime. Sur une plage, une valise contenant le corps d’une jeune femme est découverte. Deux enquêtrices très peu communes partent sur le coup, pour affronter leurs démons, et leurs difficultés personnelles, par la même occasion…
La réalisation de Top of the lake affiche un style certain : scènes d’enquête et passages psychologiques sont traités avec la même étrangeté, le même tempo mesuré, sous la même lumière, élégamment grise. La bizarrerie, elle, se manifeste sans trop en faire : on garde en mémoire une tentative de mariage à travers les grilles d’une prison, au début de l’Épisode 2, notamment… Précédée par une longue scène intense de préparatifs, dans un décor marquant, puis d’une arrestation… Même présentés le temps de fugaces instants, les personnages – tels ce fiancé en perdition, dans la fuite – arrivent à être forts. Et l’arrière-plan socio-politique, la description de quelques points de la société australienne, trouve une place juste, sans être trop appuyée. On garde en tête les belles et tristes séquences dans la maison de prostitution, avec ce jeune à la recherche d’une travailleuse précise, disparue…
Les performances des actrices, enfin, laissent ébahi : Elisabeth Moss, splendide – et remarquée aussi à Cannes 2017 dans The Square – et Gwendoline Christie – Bienne dans Game of Thrones – aussi drôle que troublante, accrochent tout de suite. Elles éblouissent par leur étrangeté, et participent, par leur jeu et leur physique, à l’atmosphère bizarre qui se déploie… Elisabeth Moss, déjà héroïne de la Saison 1, surtout, toujours à vif, en robe de mariée comme en uniforme d’enquêtrice, éblouit… Si on décroche le temps de certaines scènes psychologiques, il n’en reste pas moins que l’univers fort, et la capacité de la série à passer d’un registre à l’autre, fascinent.
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Visuel : © Sundance TV