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The River : la série qui prend l’eau…

The River : la série qui prend l’eau…

20 April 2013 | PAR Yohann Marchand

 

Si vous estimez que le titre de cet article manque cruellement de finesse, sachez que The River est tout aussi démonstrative dans son approche de l’horreur. Tellement effrayante qu’elle en est amusante.

Sur papier The River avait tout du nouveau LOST pour teenagers 3.0 avides de sensations fortes. Doublé à la production de l’assentiment du Maître du cinéma populaire, Steven Spielberg et de son petit protégé Oren Peli, plus connu pour avoir redéfini les codes du film d’horreur contemporain à haut débit, avec sa saga fantomatique Paranormal Activity. De cette association découle un pitch simple mais efficace : Emmet Cole, explorateur émérite et présentateur d’un show télévisé, disparait mystérieusement au cours d’un reportage en Amazonie. Sa famille et le producteur de l’émission décident de partir à sa recherche caméra au poing. De l’aventure, de l’exotisme, du fantastique, The River voguait vers un succès qui lui semblait prédestiné. Mais l’embarcation a vite rencontré un obstacle de taille : l’audience. Après un démarrage en force devant 7,6 milllions de téléspectateurs, plus de la moitié de l’équipage a déserté. La chaîne ABC a vu rouge et a donc annulée le show à l’issue du 8ème épisode. Pour atténuer le naufrage, les producteurs ont eu le temps de réviser leur copie et d’imaginer un vrai final.

La série souffre donc d’une mauvaise image. Et l’épisode que nous avons vu confirme ce qui était à craindre : The River est un OFNI imbuvable. Le casting est fade. On se fout royalement de qui est qui, tant les évènements s’enchaînent dans un foutraque au visuel indigeste. Le pire est que l’épisode en question n’est pas le pilote mais le second. On en est donc venu à critiquer le potentiel d’une série en étant contraint de faire abstraction de toutes les scènes d’expositions censées capter l’attention du spectateur, mais jugées facultatives par MCM pour une meilleur immersion dans cette croisière pseudo horrifique. Et on arrive tout simplement à faire un aveu de faiblesse : le pilote est moyen, le second est mauvais, quant au reste… imaginez le pire !!! L’effet documentaire à la Paranormal Activity est un prétexte à brasser du vide. Rien de plus logique vous me direz, puisqu’ici on chasse encore des esprits. Mais cette fois-ci la supercherie ne prend pas. Tout n’est qu’un ramassis de clichés.

Emmet Cole a disparu. Mais son esprit a pris possession d’un insecte. Car selon la légende de la Dejada : quand une petite fille se noie pour récupérer sa poupée, il est nécessaire de trouver un cimetière d’anciens colons britanniques pour déterrer le corps de sa mère. Afin de confirmer la prédiction d’un chaman qu’Emmet avait rencontré lors d’une précédente expédition. Et permettre ainsi à son fils Lincoln de se transformer en élu amazonien. Vous n’avez rien compris ? Normal, c’est l’effet LOST : chaque révélation amène son lot de questions, et le moindre détail conduit à une fausse théorie tout aussi alambiquée que celle que vous avez lue. The River se perd dans un brouillard de références horrifiques – poupée vaudou, cimetière hanté, âme damnée – pour accoucher d’un bâtard filmé en caméra subjective. Même cet artifice est risible. Il y a tant d’incohérence de mise en scène, que cela nuit au personnage chargé d’installer ses caméras de sécurité. A défaut d’être un pâle sosie d’Eddy Murphy pas drôle, sa présence dans l’histoire devient une tare. Car au final la réalisation opte pour un point de vue extérieur en caméra épaule. Il est plus facile de dissimuler l’absence d’horreur en mouvement, que de confronter le spectateur à ses peurs.

Mais tous ces défauts compilés donnent aussi du charme à The River. On se demande comment Steven Spielberg et Oren Peli vont réussir à colmater ce grand bazar en une logique fantastique crédible. Car avouons le, ce WTF bancal intrigue. Réponse le 22 avril à 20H45 sur MCM.

Pitch
Une équipe de télévision accompagne la famille et les proches d’un explorateur perdu dans les eaux troubles de l’Amazone. Cet équipage hors du commun va naviguer entre mystères, angoisses, et magie noire…
Explorateur de légende et présentateur phare du show TV « The Undiscovered Country », Emmet Cole spécialiste de la faune et de la flore a parcouru le monde pendant des années, avec sa femme Tess et son fils Lincoln. Pour les millions d’enfants qui ont grandi en regardant son émission, le Docteur Cole est un héros.
Lors d’un reportage dans les profondeurs magiques de l’Amazonie il le présentateur disparait mystérieusement sans laisser de trace.
Sa femme, déterminée à percer le mystère de sa disparition, décide alors de monter une expédition de la dernière chance, accompagnée de son fils et de son ancienne équipe de tournage, qui filmera l’aventure sous forme de documentaire grandeur nature.
Leur périple les emmène dans des territoires inconnus et angoissants.
Une aventure hors du commun semée d’embûches et de rencontres aussi inattendues qu’effrayantes…
Parviendront-ils à retrouver Emmet Cole vivant dans cet enfer ?

The River, de Oren Peli, produit par Steven Spielberg, avec Bruce Greenwood (Emmet Cole) / Joe Anderson (Lincoln Cole) / Leslie Hope (Tess Cole) / Eloise Mumford (Lena Landry) / Paul Blackthrone (Clark Quitly) / homas Kretschmann (Kurt Bryndilson) / Daniel Zacapa (Emilio Valenzuela), Paulina Gaitan (Jahel Valenzuela). Déconseillé aux -10 ans. Tous les lundis à 20H45 à partir du 22 avril sur MCM

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Yohann Marchand

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