Cinema
Poussière du temps : le dernier film d’Angelopoulos enfin en Salles

Poussière du temps : le dernier film d’Angelopoulos enfin en Salles

13 February 2013 | PAR Yaël Hirsch

Présenté à la Berlinale, il y a exactement 4 ans (2009), le deuxième volet de la trilogie amorcée par le regretté réalisateur grec avec “Eleni” (2003) est enfin distribué et projeté en France. Une histoire d’amour qui traverse le temps, le continent européen et son extension dans le nouveau monde, avec Willem Dafoe, Irène Jacob, Bruno Ganz et Michel Piccoli…

Tout commence dans le seul outil capable de traverser le continent : un train. Le talentueux réalisateur dont la résidence bouge régulièrement partout dans le monde, A (Willem Defoe) décide de mettre en scène la folle histoire d’amour de ses deux parents : Spyros (joué quand il est âgé par Michel Piccoli) et Eleni (Irène Jacob). Ayant bien du mal à gérer son propre agenda d’artiste en mal d’inspiration et la vie de son adolescente de fille, il retrouve dans les affaires de l’adolescente fuyante la dernière lettre envoyée par Eleni à Spyros du goulag où elle était retenue en Sibérie avec son ami Jacob (Bruno Ganz). Flash-back de passion dévorante traversant toute la deuxième moitié du 20ème siècle et errances du réalisateur en veine de création autobiographique se succèdent, en un lent bal d’Histoire…

Malgré la majesté du propos, du thème et des acteurs, c’est sur le rythme et la lourdeur inimaginable des dialogues qu’achoppe cette fresque aux ailes qui voudraient toucher aux “damnés” de Visconti ou à l'”América” de Kazan. Animé par un souffle puissant d’ambition et de moyens, “Poussière du temps” ne parvient pas tout à fait à se tenir en équilibre sur les cimes à l’air raréfié où trônent les chefs d’oeuvre. Qu’a cela ne tienne, il faut aller, pour voir le duo Piccoli/ Ganz, la trop rare Irène Jacob et le visage anguleux de Willem Defoe dans lequel le réalisateur grec s’est projeté. Il y a aussi du Lelouche dans cet amour-là. Plus fort que les idéologies, les conventions, l’histoire et même plus fort que l’impossible et la mort.

Poussière du temps, de Theo Angelopoulos, avec Willem Dafoe, Irène Jacob, Bruno Ganz et Michel Piccoli, Grève, 2009, 125 min. Sortie le 13 février 2013.

Berlinale : Side Effects de Soderbergh, un thriller bien ficelé sans effets secondaires
Les garçons de la bande : le film culte de William Friedkin enfin en dvd
Avatar photo
Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

One thought on “Poussière du temps : le dernier film d’Angelopoulos enfin en Salles”

Commentaire(s)

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration