
Cannes 2018, en compétition : “Dogman” de Matteo Garrone, plongée dans la Rome des années 1980
Quatrième film présenté en compétition sur la Croisette par l’Italien Matteo Garrone après Gomorra, Reality et Tale of Tales, Dogman fait briller les poils d’un fait divers.
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Marcello est un père aimant et tient un magasin de soins pour chiens dans une banlieue délabrée. Lorsque son ami Simoncino rentre de prison, il lui reste fidèle mais tombe dans un engrenage de violence qui lui porte préjudice. Loyal et maltraité, Marcello va devoir sortir de son train-train pour survivre à la trahison et à la brutalité…
Repassant de la légende (Tale of Tales, 2015) au fait divers (qu’il avait déjà abordé dans Reality en 2012), Matteo Garrone reste constant dans l’onirisme de son image et de sa direction d’acteurs. Entre les lavages et pomponnages canins, Marcello Fonte est un personnage sorti de l’âge d’or du cinéma italien, sorte de mélange entre Adrien Brody et Anna Magnani, complètement lunaire et fascinant. La banlieue désolée de bord de mer est une sorte de Far West à l’italienne où il vaut mieux qu’il y ait aussi du “far niente”, sinon ça chauffe et nécessairement au détriment des petits. L’on rit, l’on sourit, et l’on se laisse prendre par l’éclat des images sans jamais vraiment plonger dans l’empathie : ni pour le maître, ni pour les chiens. Une bonne cuvée pour cet habitué de la compétition cannoise.
Dogman, de Matteo Garrone, avec Adamo Dionisi, Francesco Acquaroli, Edoardo Pesce, Marcello Fonte, Italie, 1h42, En compétition. Le Pacte, Sortie française le 11 juillet 2018.
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Visuels © Affiche et photos officielles du film