Décès du cinéaste japonais Koji Wakamatsu
Renversé vendredi par un taxi dans le quartier de Shinjuku à Tokyo puis hospitalisé, ce réalisateur subversif et insoumis s’est éteint hier soir. Il avait 76 ans.
Nous vous avions parlé de ce cinéaste atypique en mai dernier à l’occasion de son passage sur la Croisette pour le 65e festival de Cannes. Il venait alors présenter son dernier film retenu dans la section Un Certain Regard, 25 Novembre 1970, le jour où Mishima a choisi son destin, évocation des derniers jours de la vie de l’écrivain controversé.
Réalisateur prolifique (plus de 100 films à son actif), Wakamatsu s’était fait connaître dans les années 60 à travers le genre “pinku eiga”, un cinéma érotique à petit budget auquel il donna une dimension poétique et politique, avant de produire le sulfureux Empire des sens de Nagisa Oshima en 1976. Défenseur d’un cinéma social et engagé n’hésitant pas à s’emparer de sujets sensibles, il s’était pour cela fréquemment heurté à la censure de son pays.
Après un passage à vide, il était revenu sur le devant de la scène avec United Red Army (2007) et Le Soldat dieu (2010), tous deux récompensés à la Berlinale. Il venait d’être distingué lors de la 17e édition du BIFF (Festival international du film de Busan), en Corée du Sud, par le prix du réalisateur asiatique de l’année.
Visuel : © Blaq Out