Cinema
Deauville jour 3 : la révélation Chris Eska

Deauville jour 3 : la révélation Chris Eska

02 September 2013 | PAR Olivia Leboyer

 

 

 

Après un week-end trépidant où Michael Douglas et Cate Blanchett ont rendu fous les festivaliers, un lundi beaucoup plus calme et légèrement nuageux.

Information importante: L’hommage à Larry Clark (en sa présence et mené par la créatrice Agnès B) a été repoussé au mercredi 4 septembre à 17h.

Le premier film de la matinée, Fruitvale Station très réussi, déjà Grand prix du jury et prix du public à Sundance cette année, a séduit le public. Nous avions vu le film lors de sa présentation à Cannes dans la sélection Un certain regard. Il raconte l’histoire d’Oscar Grant, 22 ans, habitant d’une banlieue de San Francisco. Il est le mari volage d’une irrésistible hispano et le père poule d’une petite fille à croquer. Très proche de sa mère, qui est le véritable chef de famille, il a pu se fourvoyer dans le trafic d’herbe et faire de la prison mais tente de se ressaisir pour conserver ses deux femmes autour de lui. Le jour du nouvel an, il emmène la jolie mère de sa fille voir les feux d’artifices en ville. Mais une rixe a lieu dans le métro et la police panique…

Ensuite, en nous promenant sur les planches de Deauville nous avons aperçu le jury attablé au grand complet au Ciro’s en pleine discussion, surement au sujet des cinq premiers films. Les spectateurs les ont vivement applaudis quand ils sont apparus pour assister à la projection de The retrieval. Chris Eska est monté sur scène pour dire quelques mots en français. Jeune et sympathique, il a raconté que son film est présenté à Deauville grâce à un heureux concours de circonstances. Au moment de la promo de son film aux États-Unis, il a donné une interview aux Cahiers du Cinéma, et faisant quelques pas dans la rue après l’interview auprès du journaliste, il lui a demandé tout timidement si le film pourrait intéresser Deauville. Lorsque l’article est paru dans les cahiers, le journaliste avait intégré cette phrase censée être off en conclusion : « le réalisateur se demande si son film pourrait intéresser Deauville ». Le sélectionneur ayant lu l’article a demandé à voir le film, il lui a plu et le voilà en compétition, avec peut-être une chance de prix !

The retrieval est un film très dur et sobre sur la Guerre de Sécession, sur les thèmes éternels de la trahison , de la fidélité et des sales décisions que l’on prend quand on a pas la force d’envisager ses rêves. Un jeune garçon du sud engagé auprès de son oncle comme mercenaire pour ramener un homme noir du nord à un soldat qui compte l’exécuter se trouve confronté à une série de choix. Comme dans une tragédie on sent que l’issue est inéluctable. Chris Eska filme les paysages comme des tableaux. Nous plongeons dans les marécages boueux et dans les forêts et ressentons ce film de manière physique. Déjà lauréat du prix Cassavetes, obtenu pour son film précédent, August Evening, The retrieval commence sa carrière sous de bons augures.

Jusqu’à présent le film qui nous a le plus emballés est le documentaire sur Nixon « Our Nixon », dont nous vous reparlerons très vite plus en détail.

Photo : (c) YH

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Olivia Leboyer
Docteure en sciences-politiques, titulaire d’un DEA de littérature à la Sorbonne  et enseignante à sciences-po Paris, Olivia écrit principalement sur le cinéma et sur la gastronomie. Elle est l'auteure de "Élite et libéralisme", paru en 2012 chez CNRS éditions.

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