Cinema
Cannes 2019, Jour 9 : Bellocchio déçoit, Kechiche désespère, la Quinzaine se clôture en beauté

Cannes 2019, Jour 9 : Bellocchio déçoit, Kechiche désespère, la Quinzaine se clôture en beauté

23 May 2019 | PAR Geoffrey Nabavian

L’édition cannoise 2019 approche progressivement de sa fin, mais des expériences artistiques hors-normes et inattendues restent à y vivre.

Vers 13h, nous avions rendez-vous au sein de la section Un certain regard, pour découvrir Nina Wu, nouveau film du réalisateur taïwanais Midi Z, très remarqué pour son drame situé en Birmanie Adieu Mandalay. Cette fois encore, c’est un film réalisé avec un point de vue que nous avons découvert : le portrait d’une jeune actrice, Nina, au coeur de Taipei, la capitale de l’île. Une jeune femme en passe de jouer enfin un premier rôle dans un film au budget conséquent. Sauf que son réalisateur n’hésite pas à la maltraiter, et que sa famille, restée en province, attend qu’elle devienne une star pour pouvoir tous vivre de ses revenus… Scènes sèches et étudiées, actrice remarquable (Wu Ke-xi) : une proposition intéressante, à plus d’un titre.

A 18h, on a découvert l’un des films de la Compétition, signé cette fois par Marco Bellocchio, réalisateur italien à la longue carrière, et aux films marquants (du Saut dans le vide à Vincere). Cette fois, Le Traître s’est révélé décevant : cette biographie du mafieux Tommaso Buscetta, qui décida, acculé, de collaborer avec la justice, est trop riche en musique appuyée, et en effets de mise en scène superflus. Le charisme de Pierfrancesco Favino ne fait pas tout.

Un peu après 22h, la projection du très attendu Mektoub my love : Intermezzo d’Abdellatif Kechiche a débuté. Cette suite de Mektoub my love : Canto uno faisait déjà parler avant même que sa première image s’affiche sur l’écran du Grand Théâtre Lumière, du fait de sa durée (quatre heures au départ, finalement ramenées à environ trois heures trente) et de quelques scènes de sexe annoncées comme crues et étirées. Une bonne part du public, dont l’équipe TLC, s’est sentie au final éreintée et pas très convaincue par ce film inaachevé, qui tourne autour des corps de femmes sous toutes les coutures jusqu’à les transformer en simples objets.

La Quinzaine des réalisateurs, elle, s’est clôturée de manière plus heureuse (ses Prix 2019 sont à retrouver ici). Après la projection du très décalé film Yves, la traditionnelle fête de fin d’édition à battu son plein. Avec, en guest-star, le frigo vedette du film de clôture, exposé… Foule prête à s’ambiancer au rendez-vous, musique dansante parfaitement affûtée, et temps clément qui laissait la possibilité de profiter de la plage et du bon air marin : la soirée s’est avérée parfaite pour redonner un peu d’énergie aux festivaliers, afin qu’ils puissent parcourir les derniers mètres de l’édition. Entre un verre de champagne et un grand verre de bière, on a pu se trouver une petit place sur le dancefloor, surchauffé et surpeuplé, afin de se sortir la tête des projections de la journée. Ou alors, aller faire un tour sur la plage, pour contempler la Croisette, déjà beaucoup plus calme cette nuit-là que les jours précédents…

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Visuel : © Toute La Culture – DR

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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