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[Berlinale, Compétition] “Eisenstein in Guanajuato” : la joie de vivre de Greenaway à la sauce mexicaine

[Berlinale, Compétition] “Eisenstein in Guanajuato” : la joie de vivre de Greenaway à la sauce mexicaine

11 February 2015 | PAR Yaël Hirsch

Très attendu à cette 65ème Berlinale, le nouvel opus du réalisateur de Meurtre dans un jardin anglais et de Prospero’s book se focalise sur le cinéaste russe Eisenstein lors de son voyage au Mexique. Une quête de sensualité plus que de sens, malicieuse et vibrante. On a jubilé!

[rating=4]

En 1931, auréolé de ses œuvres sur la révolution d’octobre et le cuirassé Potemkine qui ont plu dans le monde entier y compris à Charlie Chaplin, Sergei Eisenstein (incarné par le voluptueux Elmer Bäck) quitte le cocon doré d’Hollywood où il a été invité pour tourner plus au Sud, Que viva Mexico. Il côtoie l’intelligentsia locale et surtout son très beau guide, Palomino (Luis Alberti) qui l’initie aux mystères des morts mexicains et aux plaisirs de la chair.

Dans un mouvement fébrile d’humour où les images s’entrechoquent avec grâce et empressement, Peter Greenaway fait du “namedropping” en forme de split-screen où s’insèrent les portraits des exilés illustres dont on parle, présente ses deux personnages quasiment tout le temps à poil et ose une des scène de sexe gay les plus longues, drôles et sexy qu’on ait vues depuis longtemps. Homme ou femme, on tombe amoureux de ce personnage de BD que Greeaway fait d’Eisenstein, cheveu hirsute embarrassé de son corps parfaitement charnu et toujours en interrogation sur tout. Cela tombe bien d’après imdb on devrait suivre le personnage dans d’autres aventures prochainement grâce au prolifique réalisateur britannique. Entretemps, Greenaway est le seul “maître” de la compétition à briguer sérieusement un Ours et son film est un tel hymne au plaisir  qu’on ne peut que saluer bien bas l’humour et la joie de vivre du cinéaste. Une des très belles surprises du festival.

Eisenstein in Guanajuato, de Peter Greenaway, avec Elmer Bäck, Luis Alberti, Rasmus Slatis, Jakob Öhrman, Maya Zapata, Lisa Owen, Stelio Savante, Hollande / Mexico / Finlande / Belgique, 2014, 105 min. En compétition.

visuel : Peter Greenaway

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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