Cinema
Arras Film Festival : “Day 1”, des premiers films intrigants et un captivant drame israélo-palestinien

Arras Film Festival : “Day 1”, des premiers films intrigants et un captivant drame israélo-palestinien

05 November 2018 | PAR Hugo Saadi

Comme chaque année, Toute la Culture est fidèle au poste pour couvrir le festival du film d’Arras. La 19ème édition, lancée vendredi soir, battait déjà son plein pour notre premier jour en pays Artois. Retour sur ce dimanche 4 novembre.

La tente blanche du festival a été remontée comme tous les ans sur la belle grande place d’Arras, juste en face du Cinemovida, l’un des deux cinémas qui projette les films. Et il y a avait déjà foule en ce dimanche ensoleillé, week-end de la toussaint pour certains, vacances scolaires pour d’autres. Mais c’est du côté du Cinéma du Casino, non loin du beau beffroi que nous avons lancé notre festival. Le premier film que nous avons découvert était donc Deux fils, première incursion derrière la caméra pour Félix Moati.

Un premier film intéressant aux nombreuses touches personnelles à entendre l’acteur de 28 ans présent lors de la projection. Il filme dans son Paris à lui, y injecte quelques éléments autobiographiques et s’entoure d’amis pour le tournage, à l’image de son meilleur pote Vincent Lacoste. Félix Moati dirige donc un trio d’hommes avec à sa tête Benoit Poelvoorde, touchant en père de famille complètement perdu. Deux fils questionne la masculinité, le rapport à la famille, la fratrie et les complications de la vie. Car ce père et ses deux fils, sont tous dans une quête de réussite, subissant échecs professionnels ou amoureux. À travers cette comédie dramatique mélangeant un comique qui émeut et un tragique qui fait rire, Moati livre un film rempli de sincérité et évite de dresser des personnages caricaturaux. Les trois acteurs donnent une bonne impulsion au film et on découvre Mathieu Capella, jeune garçon de 13 ans qui flirte avec la même nonchalance que Vincent Lacoste, prometteur. Un film à découvrir le 13 février prochain sur les écrans.

Second film, direction l’Italie avec Frères de sang des frères jumeaux Damiano et Fabio D’Innocenzo. Ils nous plongent dans le quotidien de Mirko et Manolo, deux jeunes livreurs de pizza qui vont voir leur vie basculer lorsqu’ils percutent un piéton en voiture. Un accident qui va devenir une aubaine pour ces deux ados en manque d’action, ils veulent tuer, gagner de l’argent et s’affranchir de l’autorité parentale. « On est passés de 0 à 1000 » raconte Manolo à son pote, son frère d’action. Les voilà désormais mêlés à la mafia locale où ils vont s’enfoncer peu à peu dans la criminalité. Le spectateur suit avec passion cette escalade de la violence, se demandant jusqu’à où sont-ils capables d’aller, pour quel but ? Une tension permanente qui nous déstabilise dans un final qui ne fait pas dans la demi-mesure. Et c’est ce qui est intéressant avec Frères de Sang, les réalisateurs vont jusqu’au bout de leur propos pour leur premier film. Ils traitent également toutes les thématiques inévitables dans les films sur la mafia italienne comme la famille et le rapport à l’argent sale, les tensions qui naissent entre amis au moment de se mouiller, se surpasser encore plus ainsi que le rapport avec les boss et les petite copines de leurs “anciennes” vies. Un premier film audacieux qui sortira au cinéma le 14 novembre prochain.

Enfin, le dernier visionnage de la journée nous embarquait en plein cœur de Jérusalem pour une affaire d’adultère qui va prendre des proportions insensées. Avec The Reports on Sarah and Saleem, Muayad Alayan propose un film riche en rebondissements qui ne cesse de surprendre le spectateur, prit d’affection pour Sarah et Saleem, ces deux amants. Elle, est juive et mariée à un grand militaire, lui un livreur arabe dont l’épouse attend un enfant. Une liaison qui se passe tranquillement, jusqu’au jour où ils seront au mauvais endroit, au mauvais moment. À partir de là, la descente aux enfers commence et ils sont embarqués dans un sillon où la seule issue s’annonce dramatique. Le réalisateur nous dévoile au fur et à mesure les vies de ces deux amants, entre une vie parallèle la nuit et une vie de de travail le jour sans délaisser la famille, qui tient une place importante dans le scénario. Ce dernier est signé du frère du réalisateur et il apporte son lot de surprises où les personnalités de chacun se révèlent au fur et à mesure que le secret est dévoilée. Bien découpé et calibré en terme de narration, The Reports on Sarah and Saleem arrive à traiter de la question de l’adultère et des relations israélo-palestiniennes de façon authentique pour flirter entre le drame et le thriller amoureux. Un film qu’on vous conseille de découvrir dès le 9 janvier 2019.

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Hugo Saadi

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