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<em>La Maison de la Radio</em>, Nicolas Philibert met des yeux dans vos oreilles

La Maison de la Radio, Nicolas Philibert met des yeux dans vos oreilles

15 April 2013 | PAR Amelie Blaustein Niddam

[rating=3]

Voici un documentaire qui s’adresse aux fous de radio, à ceux qui l’allument le matin pour ne l’éteindre qu’après s’être endormis, dans un sursaut. C’est un film d’amoureux, qui manque de fil, d’angle et de propos, mais c’est avec plaisir pourtant qu’on accepte l’invitation à entrer dans cette Maison.

Sans titre

De 6h59, heure à laquelle Patrick Cohen, l’animateur star de la matinale de France Inter prend l’antenne, à même pas 3h00, heure à laquelle le même journaliste arrive pour préparer son marathon quotidien, il se passe une journée fleuve parmi toutes les rédactions de la ruche.

De Jésus et son célèbre petit café du matin, aux dédicaces musicales de France Bleu, on voit tout ou presque. Il est très amusant de mettre un visage sur des voix. Il est riche de voir comment tout grouille, comment une émission est préparée. On pense voix, mais il faut plutôt parler de sons. Souvent le film nous amène dans un feuilleton radiophonique où l’intonation est prise et reprise jusqu’à être parfaite. On assiste aussi à une séance de travail avec le chœur de Radio France.

On butine avec plaisir de studios en bureaux, et de bureaux en couloirs. Nicolas Philibert, le réalisateur de Être et avoir et de Nenette s’est immergé dans la Maison de la Radio pendant six mois de janvier à juillet 2011, mais l’absence de mentions exactes sur l’actualité, le fait qu’aucun politique ne passe derrière le micro rend le film intemporel, peut-être un peu trop.
On regrette de nombreuses portes ouvertes. Oui, au regard de la production monstre de Radio France, on sait que chaque seconde d’émission nécessite une foule d’ingénieurs et d’assistants. A vrai dire, c’est un film qui se ressent et s’apprécie mais dont on ne sort pas différent. Nicolas Philibert ne nous apprend rien mais il nous séduit. Voir Jean Claude Ameisen devant ses carnets aux pages remplies par l’écriture bleue de son stylo plume, lire, le corps tout en incarnation son texte sur Ulysse revenant à Ithaque, comprendre que la voix est une affaire de corps, cela n’est pas une révolution certes, mais c’est le gage d’un bon moment, plaisant et souvent drôle. Si vous aimez la radio, allez-y !

Visuel (c) : affiche du film

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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