
Haut les seins !
Liberté revendiquée en porte-flambeau d’une culture sans soutif, ou bien un manifeste de l’extériorisation et du bon développement de nos poitrines opprimées ? C’est la boobs polémique qui fait le tour de la Toile depuis quelques jours et lance la nouvelle tendance so wild de jeter aux oubliettes tout soutien-gorge et autres objets tortueux et médiévistes, qui comme le corset autrefois étoufferaient notre créativité derrière des armatures et des balconnets.
Loin de la revendication, le sein comme naissance du monde, objet de désir et souvent de combat se devrait d’être porté au vent en vue d’un meilleur bien-être, loin de son adorable carcan, préservé et lâché selon l’étude du docteur Jean-Denis Rouillon (Médecin du sport au CHU de Besançon). L’idée : mesurer sur 130 femmes (qui exercent une activité sportive régulière) et 4 fois par an, l’évolution de la liberté de leurs seins. L’objet nommé ainsi « soutien-gorge » est pointé du doigt tel les menottes aux poignets, il empêcherait le bon développement des poitrines bondissantes. Jean-Denis Rouillon le dit : « le sein s’étiole avec le soutien-gorge » loin de nous garder à l’abri du remontage de bretelles et du port du gant de toilette.
Une question imminente se dresse alors sur le chemin de la liberté, comment choisir entre dentelles, froufrous et autres accessoires graphiques et laisser faire la nature dans son simple état. Proposition de réponse : à chacun son sein, à chacun sa solution. Il est évident qu’il sera difficile pour le 95 et plus de prendre le partie du « sans-soutif » surtout lors qu’il s’agit de rattraper un métro en pleine sonnerie, ou encore de courir le marathon de Paris. Si toutefois, les 75, 85 et 90 peuvent peut-être se permettre durant les périodes estivales de balloter en marinière. L’indécision semble être totale même si certains mouvements prônent contre la “sein-te oppression” un port de moitié. Week-ends, soirs et printemps-été, ou des instants parfaits pour retirer les conventionnels soutien-gorges qui bloqueraient la respiration de notre féminité. Mais comment alors, jeter par dessus l’épaule un objet devenu à la fois l’habit du détail, un sous-vêtement précieux et représentant moral. L’occasion sans doute de vous concocter un sujet mode à venir, sur les pièces de lingerie qui laisseraient le champ libre à nos poitrines, qui rêvent en secret de blablater et balloter au gré de leurs envies.