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[Critique] « Mea Culpa » de Fred Cavayé, un troisième opus en demi-teinte

[Critique] « Mea Culpa » de Fred Cavayé, un troisième opus en demi-teinte

06 February 2014 | PAR Marie Boscher

Après Pour elle (2008) et A bout portant (2010), Fred Cavayé signe son troisième long-métrage, Mea Culpa. On y retrouve Vincent Lindon et Gilles Lellouche dans un polar haletant mais qui pèche sur certains points.

[rating=3]

Simon et Franck sont flics à Toulon. Amis et heureux pères de famille, leurs destins vont basculer lorsqu’un soir, leur voiture en percute une autre faisant deux victimes dont un enfant. Franck s’en sort indemne mais Simon, fortement alcoolisé, est grièvement blessé. Brisé par le drame, il perd tout : son travail, sa famille, et surtout son fils Théo dont il se retrouve séparé après un passage en prison. Six ans plus tard, devenu convoyeur de fonds, il peine à tenir son rôle de père. Mais Théo qui a désormais 9 ans, se retrouve témoin malgré lui d’un règlement de comptes mafieux. Très vite il fait l’objet de menaces et son père va tout faire pour le protéger. Simon se lance à la poursuite des tueurs et à cette occasion, le duo qu’il composait avec Franck se reforme. Une course poursuite qui va amener Simon et Franck à revenir sur les zones d’ombre de leur passé commun.

Le scénario plutôt bien ficelé, au rythme soutenu qui nous entraîne d’un bout à l’autre du film sans ralentissements ni confusions, donne pourtant naissance à un film en demi-teinte qui laisse des “oui mais” sur les lèvres. Les acteurs manquent de conviction et peinent à porter des rôles malheureusement caricaturaux : un flic torturé, un chef d’équipe borné, une femme amoureuse et blessée (Nadine Labaki), un maffieux kitsch et vulgaire, etc. Les dialogues volontairement creux par moments soutiennent le manque de goût pour la vie du personnage principal, Simon, qui fuit toute interaction sociale depuis l’accident mais cassent parfois la dynamique.
En revanche, Max Baissette de Malglaive qui interprète Théo est réellement convaincant dans sa prestation. Le spectateur est apeuré, essoufflé ou terrorisé quand il l’est et le jeune acteur semble avoir tout compris aux ficelles de son personnage. Il porte à lui tout seul toute la dimension sentimentale du film, à travers les yeux d’un petit garçon lucide sur le monde qui l’entoure et qui souffre de l’absence de son père. De plus, l’esthétique soignée des images souligne chaque ambiance avec brio et donne au spectateur l’impression d’être un témoin réel des événements.

Fred Cavayé signe ici un polar qui a tous les outils pour briller mais qui se heurte à quelques malfaçons qui le plombent. On se retrouve tout de même entraînés par l’histoire au twist final délicieux.

Mea Culpa, de Fred Cavayé, avec Vincent Lindon, Gilles Lellouche, Nadine Labaki, France, 1h30, 2014, dist. Gaumont Distribution. Sortie le 5 février 2014.

Visuels : © Gaumont Distribution.

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Marie Boscher

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