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Cannes 2018, Quinzaine des réalisateurs : « En liberté », Salvadori s’offre une comédie allumée

Cannes 2018, Quinzaine des réalisateurs : « En liberté », Salvadori s’offre une comédie allumée

16 May 2018 | PAR Hugo Saadi

Si la Quinzaine des réalisateurs a projeté de nombreuses bobines venues d’Amérique du Sud, les Français eux, rayonnent en matière de comédie. Après Romain Gavras, c’est au tour de Pierre Salvadori de faire rire le public en permanence avec “En Liberté”, une comédie qui s’affranchit des codes classiques. 

[rating=4]

La scène d’ouverture d’En Liberté est une petite perle à elle tout seule. Nous voilà plongés dans l’imaginaire d’un gamin écoutant les récits héroïques de son père flic, décédé quelques années auparavant. Salvadori se laisse donc aller dans la mise en scène, à l’image du reste du film qui vient casser les codes de la comédie classique. C’est sa mère (Adèle Haenel), également dans la police, qui lui conte ces histoires tous les soirs au coucher, des histoires qui vont changer au fur et à mesure du film, lorsqu’elle apprend que son mari était en fait un ripoux et qu’il a mis un innocent en prison (Pio Marmaï). Au moment de sa remise en liberté, elle va donc le suivre et essayer de l’accompagner pour lui éviter la descente aux enfers.

En l’espace de quelques scènes à mourir de rire (la descente dans une maison SM et les témoignages qui s’ensuivent au commissariat, l’homme qui veut confesser un crime à plusieurs reprises…), on voit très vite qu’En Liberté est un faux polar, mais une vraie comédie. Les gags sont disséminés dans tout ce long-métrage et insufflent au film une énergie incroyable, ainsi qu’une bonne humeur permanente, malgré un sujet sensible. Les idées de mise en scène comme le running gag du rêve imaginaire du gamin, dont on parlait en début d’article, ou des situations grotesques rejouées plusieurs fois pour un comique de répétition efficace, permettent au film d’avoir sa propre identité et de délaisser rapidement une étiquette de comédie classique. Les personnages s’entrechoquent et l’écriture des dialogues est magique. On aurait envie de raconter des scènes entières et des situations complètement loufoques, mais ce serait spoiler un plaisir authentique. Si le personnage d’Audrey Toutou, qui interprète la femme de Pio Marmaï, est en deçà, le reste est au diapason et réalise un sans faute : on prend plaisir à découvrir Adèle Haenel et Damien Bonnard (Rester vertical d’Alain Guiraudie) dans des rôles très loin d’être sérieux. Un nouveau coup de cœur (mais un léger bémol sur le final cependant) !

« En liberté », film de Pierre Salvadori, avec Adèle Haenel, Pio Marmaï, Audrey Toutou, Vincent Elbaz et Damien Bonnard, présenté au festival de Cannes, durant la quinzaine des réalisateurs. Durée : 1h47. Sortie française au cinéma : le 31 octobre 2018.

Retrouvez tous les articles de Toute La Culture sur le Festival de Cannes dans notre dossier Cannes 2018

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