
Acid Cannes 2021 : Ghost Song, Nicolas Peduzzi place Houston dans l’œil du Cyclone
Tourné à la façon d’un clip de rap, Ghost Song, le second film du réalisateur Nicolas Peduzzi nous entraîne à l’ACID dans une virée de gars et filles de mauvais genre.
Virée
Ils sont dans une caisse et nous sommes à l’arrière, ça roule, vite, ça s’échappe. Ça fuit les flics. Ces deux-là vendent et prennent de la drogue, c’est leur job. “Je vends de la drogue pour vivre”, dit même l’un. Il ajoute : “je dois prendre de la drogue pour me sentir normal”. Le ton et le rythme sont donnés. Et Ghost Song avance comme des saynètes indépendantes dont les personnages se croisent sans forcément se connaître, des fois juste (et c’est bien vu), par des apparitions à l’écran d’une télévision.
Bad Boy/Girl
Les personnages de Ghost Song ne sont donc ni clés ni centraux. Il y a un côté je-m’en-foutiste assumé dans ce film (ce documentaire ?) dont on ne sait plus trop bien si c’est de la fiction ou de la réalité. L’une des actrices est la rappeuse OMB Bloodbath qui s’amuse à faire douter des genres. Allure de bad boy, lesbienne, tatouée vraiment partout, elle fait peur. Mais, cette ex-cheffe de gang, ayant pris des balles, est pourtant adorable avec sa maman !
Le réalisateur semble être fasciné par la violence et nous la balance en pleine face, le flow de Bloodbath vient en appui à l’image. La rue est une zone de guerre où ça tire non stop. Et dans ce film, le ciel s’en mêle dans une vision eschatologique. Rien à foutre de rien puisqu’un ouragan va se charger de faire un grand ménage.
On salue le film pour ses transitions comme des punchlines et sa façon de filmer super naturaliste. Cela donne l’illusion d’une conduite amateure de la caméra, comme si elle était posée là par hasard.
Ghost Song. Un film de Nicolas Peduzzi, 1h16, France, 2021. Sortie le 27 avril 2022.
Visuel : © GOGOGO FILMS