Arts
Un musée vaudou à Strasbourg

Un musée vaudou à Strasbourg

Marc Arbogast, ancien PDG des brasseries Fischer et Adelshoffen, projette la création d’un musée vaudou au coeur de Strasbourg, à partir de son importante collection personnelle composée de plus de 750 pièces, principalement d’origines togolaise et béninoise.

Actuellement conservée en un lien inconnu du public, la collection de Marc Arbogast est le résultat de pièces trouvées lors de chasses en Afrique ou d’achats divers. Dotées d’abord d’une puissance religieuse, les objets vaudou étant concoctés par un féticheur à la demande d’un sorcier en vue d’entrer en contact avec des forces invisibles, ils sont pour le collectionneur avant tout des objets d’art.

 

S’il ne s’agit là que d’un projet, une quinzaine des oeuvres de cette même collection ont récemment investi les salles du Quai Branly à l’occasion de l’exposition Les Maîtres du désordre, arborant comme origine un certain “Musée vaudou de Strasbourg”. Le lieu choisi ne serait autre qu’un ancien château d’eau de Strasbourg dont le collectionneur en est le propriétaire. Souhaitant pallier l’inexistence d’un musée consacré à l’art vaudou, Marc Arbogast esquisse ainsi son projet muséographique : “Le musée sera sur trois étages pour exposer des pièces dont les plus anciennes remontent à plus de deux siècles.”

Bernard Müller, chercheur en anthropologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), considère la collection de Marc Arbogast comme “unique en Europe dans le domaine de l’art vaudou” et appuie la nécessité d’un musée qui “permettrait d’aller au-delà des clichés et de comprendre cette religion bien vivante qu’est le vaudou”. Ce même désir de partage et de réhabilitation de l’art vaudou anime Marc Arbogast qui y voit de nombreuses similitudes avec l’art contemporain et qui en dégage toute la portée artistique : “Il y a quelque chose de beau dans la cruauté et la laideur de ces objets remplis de sens”.

Toutefois avant de voir le jour, le musée a besoin de fonds que réclame Marc Arbogast auprès des pouvoirs publics, sans lesquels le musée deviendrait une institution privée. Le Musée Vaudou de Strasbourg serait ainsi, aux côtés du Voodoo Museum de la Nouvelle Orléans, une des rares institutions à honorer la portée artistique des objets rituels vaudous emprunts d’un mystère encore mal connu…

 

 

Adieux au “Gepetto d’ET”
Le coursier de Valenciennes de Clélia Anfray, un premier roman intelligent sur la mémoire et la vengeance
DIANE ZORZI DU MAGAZINE DES ENCHÈRES

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration