Marché de l'art
Ruzhuo Cui, spéculation ou nouvelle coqueluche de l’art chinois ?

Ruzhuo Cui, spéculation ou nouvelle coqueluche de l’art chinois ?

07 May 2015 | PAR Alice Aigrain

Un polyptyque de Ruzhuo Cui composé de 8 panneaux montrant un paysage enneigé chinois a été vendu pour 30 millions de dollar, instituant un nouveau record pour une œuvre contemporaine chinoise.

Cui 2

Inconnu en Occident – si ce n’est pour une sombre affaire d’œuvre jetée à la poubelle par une femme de chambre dans un hôtel de Hong-Kong – Ruzhuo Cui semble pourtant avoir une certaine notoriété dans l’Empire du Milieu. Reprenant les codes de l’art traditionnel chinois, travaillant des paysages majestueux qui mettent en avant la beauté d’une nature souveraine, Ruzhuo Cui fait partie de ces dizaines d’artistes dont l’art ne traverse pas les frontières car il est perçu par chez nous comme trop proche des attentes du pouvoir totalitaire en place. Alors que les artistes dissidents remplissent les expositions en Europe (des vidéos politique d’Ai Weiwei, aux rires forcés de Yue Minjun), il s’agit bien d’un artiste sans revendication contre le parti unique qui vient de battre le record de vente d’une œuvre chinoise contemporaine.

Cui n’est pas nouveau dans le marché chinois puisqu’avec son œuvre The Grand Snowing Mountainous Jiangnan Landscape, une encre sur papier d’un certain gigantisme avec ses 8 panneaux de 292 sur 143 cm, il bat un record de vente précédemment détenu par une de ses œuvres. Adjugée alors 24 millions de dollar, tout semble concorder avec une côte montante dans un marché de l’art chinois en pleine explosion et aux attentes très différentes de l’Occident.

Ce n’est pourtant pas l’avis de Johnson Chang dans les colonnes de Bloomberg. D’après ce dernier, « il y a certainement un intérêt dans la création d’une côte publique pour ces œuvres, mais cette dernière semble être à un prix qui n’est pas à destination des collectionneurs expérimentés. Cela semble plutôt improbable. ». Remettant clairement en cause le bienfondé de ce record, il laisse entendre que la Chine a intérêt à faire fictivement monter la côte internationale de cet artiste officiel dont les encres sur papier sont régulièrement offertes comme cadeaux diplomatiques.

© Poly Auction Hong Kong via Bloomberg

« Light Bird » au Théâtre de Chaillot : une sensibilisation à la nature
Le nouveau Whitney Museum of American Art ouvre ses portes à New York
Alice Aigrain
Contact : [email protected] www.poumonsvoyageurs.com

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration