Arts
Les aquarelles et gouaches d’Eugène Isabey au Louvre

Les aquarelles et gouaches d’Eugène Isabey au Louvre

05 July 2012 | PAR Fairouz Guedouar

A partir du 5 juillet dans le département des Arts Graphiques du Louvre vous pourrez découvrir un artiste connu mais rarement exposé, Eugène Isabey (1803-1886). Des aquarelles, gouaches, études au graphite, seront accrochées pour vous faire voyager dans ces paysages bretons et normands.

Eugène Isabey est le fils de Jean-Baptiste, du même nom, le plus célèbre des miniaturistes de l’Empire, pourtant il ne souhaitait pas reprendre le métier paternel. Il souhaitait dans sa jeunesse  entrer dans le métier des armes ou dans la marine. Pendant les expéditions ils immortalisait les paysages qu’il voyait et comme ainsi dire une vocation est née. On retrouve dans ces oeuvres du Delacroix notamment dans le tableau Vue prise de la côte normande, mais Eugène Isabey produisait des marines moins politiques et dramatiques que son contemporain.

En effet l’artiste parisien a son caractère propre c’est un paysagiste hors pair de la lisière entre terre et mer, l’entrechoquement de ces deux éléments. D’une peinture à une autre c’est la violence et la beauté des vagues qui meurent sur les rochers qui ressort évidemment le plus. Les couleurs, le bleu, le vert, le blanc; ce mélange donne du mouvement au ciel et à la mer. Grâce à l’utilisation de l’aquarelle sur des traits de graphite mais aussi de la gouache, du vernis et du fusain, Eugène Isabey, anime ces paysages avec un souci du détails touchant.

Rochers à Etretat, 1851 (ou 1857), Aquarelle sur traits de graphite, gouache. Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques (c) RMN-GP ( Musée du Louvre) / Michèle Bellot

 

Eugène Isabey ne peint pas que des paysages, ce sont aussi des demeures et manoirs pittoresques des villes comme Vitré ou Saint-Servan. Dans ces oeuvres il n’a aucun personnage, comme si les lieux étaient inhabités sans vie. L’artiste travaille beaucoup  les jeux d’ombres et de lumières, comme pour leur redonner une humanité. Là aussi on retrouve ce souci de la précision avec des tonneaux renversés sur le devant des demeures. Plus qu’une simple représentation, les croûtes d’Isabey, témoignent d’une architecture, d’un esprit dans ces régions françaises qui ont inspiré de nombreux artistes tel Paul Huet.

Rue à Vitré, Aquarelle sur traits de graphite, gouache et vernis. Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques (c) RMN-GP (Musée du Louvre) / Thierry Lemage

 

Entre deux salles, dans une salle sombre, dans des vitrines illuminées, vous pourrez observer des études d’Eugène Isabey. Ces travaux révèlent le génie de ce dernier et encore une fois le détail réapparaît. Apparaissent aussi des personnages avec une études sur les mains mais aussi sur des femmes en costumes anciens. Le thème de la marine est aussi travaillé au travers de scènes de naufrage et de bateaux à voiles. Les oeuvres d’Eugène Isabey sont relativement modernes pour son époque. On retrouve ainsi d’une certaine manière l’influence et l’utilisation de la photographie dans son travail: les paysages, maisons et bateaux sont “coupés”.

 

A l’issus de la visite vous aurez peut être l’impression de vous être baladés sur les plages bretonnes et normandes sans en ressentir le vent salé. Vous aurez aussi en quelque sorte visiter les villages pittoresques représentés.


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Fairouz Guedouar

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