Les objets d’exil de Mohamed El Khatib et Yohanne Lamoulère au Maif Social Club
Au Maif Social Club jusqu’au 18 septembre Mohamed El Khatib & Yohanne Lamoulère ont collé sur les murs, comme des ados, des affiches qui n’ont rien à voir avec celles des idoles des jeunes. Approchez, lisez, pleurez.
L’exposition se nomme La vie des objets et son procédé est si simple qu’il désarme par son humanité. Une photo plein cadre où l’on voit une main, “rien” qu’une main tenant un objet insignifiant pour nous. Un soldat de plomb, un cadre avec une photo d’enfants, une bible et même parfois un souvenir d’objet… Et à côté un témoignage signé de l’initial de celui qui parle.
Les textes sont courts, ciselés, directs, comme le théâtre de Mohamed El Khatib qui pique ses flèches toujours en plein cœur. Que se soit pour parler de la mort de sa mère (Finir en beauté) ou bien de la perte inconsolable d’un enfant (C’est la vie), il utilise la figure du témoin comme un vecteur essentiel de son travail, comme un passeur.
Et c’est cela qu’il fait en collaboration avec la photographe Yohanne Lamoulère : faire passer les récits de vie par des tous petits espaces qui ouvrent grands les sentiments.
Cette exposition qui va voyager jusqu’à Avignon pour le festival de la Fondation Abbé Pierre “C’est pas du luxe” est une caisse de résonance pour toutes les séparations, tous les exils, mêmes symboliques. On a tous des objets dont se séparer est impossible, des livres que l’on lisait à nos bébés devenus grands mais que l’on garde, un joli miroir qui a voyagé de sac en sac depuis des générations, ou autre chose. L’objet, qu’il soit transitionnel ou cicatriciel est lié à l’humain, tiens… comme la main…
A voir jusqu’au 18 septembre, en accès libre et gratuit au Maif Social Club
Visuel : © Yohanne Lamoulère
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