
Le photographe Ferrante Ferranti sculpte l’archéologie de lumière à la MEP
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Jusqu’au 15 septembre, la Maison européenne de la photographie consacre une grande exposition au photographe français né en Algérie Franco Ferranti : “Itinerrances“. Voyageur et photographe, ce dernier à immortalisé la lumière perçant à travers les pierres les plus anciennes du pourtour méditerranéen. Un voyage entre rencontres culturelles et mystique atemporelle.
En 130 œuvres, la MEP dresse un portrait contrasté de l’art du photographe Franco Ferranti. Dans une grosse moitié de l’exposition, sous le titre « Pierres sauvages. Pierres vivantes », l’on suit l’objectif noir et blanc dans sa quête : voir comment irrigués de lumière, les plus vieux monuments du pourtour méditerranéen semble habités par une force vivante et transcendante. Du panthéon de Rome à l’abbaye du Thoronet en passant par Massada et la villa Borghese, c’est tout un monde familier, mais mythique presque païen qui nait dans l’art de la lumière dégradée sur pierres antiques, tel que le pratique Ferranti.
Si bien que lorsqu’on passe aux coloris forts de l’autre moitié de l’exposition séparée en deux parties « rencontres » ou « Pierres du sacré », l’on est au début un peu déboussolés. Les rencontres hors de la mare nostrum avec la jungle brésilienne et ses populations semblent bien plus proches du photojournalisme. Quant aux « empreintes du sacré », surexposées dans des couleurs complètement baroques, elles ont un côté kitsch affirmé qui les situe aux antipodes de la sobriété noir et blanche des vestiges auxquels on s’était familiarisé. Mais une fois habitués, on retrouve des reflexes archaïques et se prend à regarder les photos comme on feuillette un livre d’images de la vie des Saints. Une légende dorée des “Itinerrances” à découvrir tout l’été à la MEP.
Visuel : Hommage à Gian Lorenzo Bernini, “Le rapt de Proserpine”, Villa Borghese, Rome, Italie, 1997. © Ferrante Ferranti