
Umberto Eco : Au nom de l’Europe
L’inclassable érudit est mort ce vendredi 19 février 2016 vers 22h30 chez lui, à l’âge de 84 ans. L’Europe dit adieu à “L’homme qui savait tout”, comme titre joliment le journal italien La Repubblica.
Né à Alexandrie, dans le Piémont en 1932, Umberto Eco étudie la philosophie à l’Université de Turin et se spécialise sur Saint-Thomas d’Aquin. Mais même à l’université, où il innove non pas en philosophie mais en sémiotique et plus particulièrement en théorie de la réception de la langue, l’auteur connu du grand public pour ses immenses polars historiques (Le Nom de la Rose, Le Pendule de Foucault, Le cimetière de Prague) est inclassable. Après des années d’errance sans chaire à travailler plutôt pour la télévision et l’édition (Biompani), il fonde le département de communication de l’université de San Marino.
Fréquentant l’avant-garde européennes depuis les années 1950, vantant les mérites de l’intertextualité et de la créativité que permet le texte (Le livre ouvert), passant ses secrets d’auteurs comme un flambeau, ce passionné de Joyce est l’image même de l’humanisme européen : lettré, créatif, tout terrain et généreux. Une image qu’il conserve dynamique au fil des années, à travers l’humour (Comment voyager avec un saumon?), des apparitions toujours très truculentes sur les plateaux télé et un statut d’intellectuel qui dépasse la barrière des langues pour se référer directement à une culture européenne. L’Europe perd donc une de ses figures tutélaires, un visage rassurant et un esprit où s’agitaient des trésors d’érudition et de civilisation, et il y a fort à parier que, dans les prochains mois, le monde entier va relire Le nom de la Rose...
visuel : pendule de Foucault (c) YH
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One thought on “Umberto Eco : Au nom de l’Europe”
Commentaire(s)
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Bonfils
Qui pouvait rivaliser avec lui ? Qui pourra lui succéder ?