Politique culturelle
L’Orchestre philharmonique de Vienne, de mauvais souvenirs nazis refont surface …

L’Orchestre philharmonique de Vienne, de mauvais souvenirs nazis refont surface …

18 March 2013 | PAR Marie Boëda

A l’occasion du 75ème anniversaire de l’Anschluss, des révélations sur les liens entretenus par  l’Orchestre philharmonique de Vienne avec les nazis jettent une ombre sur cet édifice d’excellence musicale, réputé pour son concert du nouvel an. Un héritage difficile à accepter pour l’institution qui a fait l’objet d’une enquête (publiée sur internet)  par des historiens.

Suite à une requête du député autrichien Harald Walser, le 11 mars 2013, l’Orchestre philharmonique a accepté de rendre public ses archives sur ses musiciens lors de l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie en 1938. Le rapport met en lumière le manque d’effort de “dénazification” entrepris  après la guerre. On y apprend que le trompettiste Helmut Wobisch qui a dirigé l’Orchestre de 1954 à 1968 était un ancien membre des SS et collaborateur actif de la Gestapo…

Avant l’annexion de 1938, 20% des musiciens appartenaient au parti nazi. Selon des recherches de l’historienne Bernadette Mayrhofer et de Clemens Hellsberg, à partir de 1938, les musiciens juifs sont expulsés, six sont assassinés, et d’autres envoyés dans les camps de concentration. Insistant sur le climat de méfiance qui régnait, on apprend que ceux qui ont réussi à s’enfuir du pays ne sont jamais revenus. En 1966 une copie de la plus haute distinction de l’Orchestre philharmonique est remise par Helmut Wobisch au nazi Baldur von Schirach, chef des Jeunesses hitlériennes, puis Gauleiter (gouverneur) de Vienne (1941-1945), condamné à vingt ans de prison par le tribunal de Nuremberg. Oliver Rathkolb qui a coordonné cette étude profite de cette occasion pour rappeler l’engagement nazi du chef d’orchestre tant admiré Herbert Von Karajan qui a dirigé un concert du nouvel an, au philharmonique, régulièrement retransmis.

Il était temps, pour balayer cette image, d’en faire part une bonne fois pour toute : « C’est aussi une question de gestion d’image, » estime Fritz Truempi, un des historiens, (lu dans l’article de JOL press). « Pendant longtemps, ils ont essayé de maintenir un contrôle strict sur leur marque mais, à la fin, la pression politique est devenue telle qu’il vaut mieux établir la vérité. »

 

Photo (c) : Gryffindor

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Marie Boëda

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