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Netflix et “Nomadland” font un carton plein aux Golden Globes 2021

Netflix et “Nomadland” font un carton plein aux Golden Globes 2021

01 March 2021 | PAR Manon Bonnenfant

La nuit dernière – heure française – avait lieue la 78e cérémonie des Golden Globes. Une cérémonie marquée par sa configuration unique, mais aussi par des récompenses historiques. Coup d’œil sur le palmarès. 

C’était une 78e édition pour le moins unique. Pour des raisons sanitaires, cette cérémonie s’est déroulée entièrement en ligne, enregistrée depuis les habituels Beverly Hilton à Los Angeles, et Rainbow Room, à New York. Etaient uniquement présents les différents intervenants qui ponctuaient la soirée, tous s’efforçant de divertir le public digital et ainsi préserver la magie des Golden Globes.

Netflix, grand gagnant de cette édition

Plusieurs temps forts sont à retenir, à commencer par la victoire à titre-posthume de Chadwick Boseman (brutalement décédé d’un cancer l’an dernier) pour son rôle dans Ma Rainey’s Black Bottom. Puis, vint la rafle de prix décrochés par plusieurs productions de Netflix : The Crown pour la meilleure série dramatique, ainsi que The Queen’s Gambit pour la meilleure mini-série. Mais les récompenses pour Netflix ne s’arrêtent pas là puisque les actrices Emma Corin, Anya Taylor-Joy et Gillian Anderson (respectivement dans les rôles de Lady Di dans The Crown, Beth Harmon dans The Queen’s Gambit et Margaret Thatcher dans The Crown) ont toutes reçues la précieuse statuette. L’acteur Josh O’Connor – sacré meilleur acteur dans une série dramatique – qui incarne le Prince Charles dans The Crown vient également compléter le succès monstrueux de Netflix cette année. Drames à part, la prestation endiablée de Rosamund Pike dans la comédie noire “I Care a Lot” aura séduit le jury puisqu’elle a décroché la récompense de la meilleure actrice dans une comédie. 

Des victoires historiques 

Côté cinéma, la nouveauté était au rendez-vous : le drame américain “Nomadland” réalisé par Chloé Zhao a été désigné meilleur film dramatique, une victoire pressentie malgré les concurrents de taille (“Mank”, de David Fincher, “The Father” de Florian Zeller). Chloé Zhao a également créée la surprise en recevant le prix de la meilleure réalisatrice, devenant ainsi la première réalisatrice étrangère dans l’histoire des Golden Globes (et la deuxième femme après Barbra Streisand en 1984 pour “Yentl”) : “Nomadland est pour moi un pèlerinage à travers le chagrin et la guérison”, a-t-elle déclaré lors de son discours de remerciements via Zoom, “Pour tout ceux qui ont traversé ce voyage difficile à un moment dans votre vie, c’est pour vous !”. L’insolent “Borat 2” fait aussi partie du palmarès alors que son acteur principal – Sacha Baron Cohen – rentrera chez lui avec le Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie. A noter la quasi omniprésence de réalisatrices nommées dans cette catégorie clé : Esmerald Fennell (pour “Promising Young Woman”), Regina King (pour “One Night in Miami”), et la désormais célèbre Chloé Zhao, dont son “Nomadland” a toutes les chances de remporter le prochain Oscar du Meilleur Film. A suivre…

Le temps (actuel) des polémiques

Mais comme toutes cérémonies, celle-ci a eu son lot de polémiques, dont la principale : un manque cruel de diversité ethno-sexuelle, aussi bien parmi que les nommés que l’instance gérant les Golden Globes (la Hollywood Foreign Press Association). Car il ne suffirait pas de récompenser quelques acteurs de couleur (Chadwick Boseman, Daniel Kaluuya dans “Judas and the Black Messias” et John Boyega dans “Small Axe” de Steve McQueen) ou identités sexuelles pour que cette diversité aient véritablement un sens. Le problème remonte à ses racines : la HFPA. L’instance mère des Golden Globes est plus que jamais sous le feu des critiques, critiques qui ont suivies la parution de deux enquêtes médiatiques réalisées par le Los Angeles Time. Parmi les principales accusations, celle du manque de diversité au sein de l’organisation : sur 87 membres, aucune personne de couleur n’est présente. C’est donc la crédibilité d’une prétendue “remise en question” dans l’industrie cinématographique qui est mise à mal. Comment peut-on prétendre vouloir instiller plus de diversité – quelle qu’elle soit – sur le devant de la scène, alors que rien n’est fait dans les coulisses ? 

Une certaine tension était présente ce soir-là, entre les cafouillages techniques survenus durant les discours de Daniel Kaluuya et John Boyega, les nombreux tweets de célébrités en amont mais aussi pendant, appelant à une réforme des Golden Globes… Même les animatrices de la soirée (Tina Fey et Amy Poehler) ne se seront pas privées : “Tout le monde est contrarié par la HFPA et ses choix douteux”, clamera Amy Poehler. Quant à Tina Fey – créatrice, scénariste et actrice de la série 30 Rock – elle ajoutera “Nous savons tous que les remises de prix sont stupides”, avant de torpiller en direct la HFPA : “Peut-être n’avez-vous pas reçu le message parce que votre lieu de travail est semblable aux cuisines d’un McDonald’s français, mais vous devez changer cela !” Les Français apprécieront. Mais ces critiques n’auront – du moins – pas été adressées dans le vide puisqu’un des membres de l’organisation n’a pas tardé à réagir : “Nous avons tous notre propre travail à faire… Nous devons inclure des journalistes Noirs parmi notre institution.”

Le palmarès entier est disponible, ici.

Visuel : ©20th Century Studios

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