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Mort de Jean-Luc Godard : souvenirs de cinéma

Mort de Jean-Luc Godard : souvenirs de cinéma

13 September 2022 | PAR Adam Defalvard

Le cinéaste Jean-Luc Godard est mort ce mardi 13 septembre à 91 ans. Il laisse derrière lui un héritage cinématographique précieux et une carrière immense, véritable transmission de son amour pour le cinéma et les images.

La fabuleuse histoire de la Nouvelle Vague

Jean-Luc Godard commence, comme beaucoup d’autres réalisateurs de l’époque, par exercer le métier de critique dans les années 50, notamment dans Les Cahiers du cinéma. Il tourne des courts-métrages avant de rencontrer le succès avec son premier long-métrage A bout de souffle, sorti en 1960. Ce premier film, véritable manifeste de la Nouvelle Vague, revendique un cinéma libre. Dans Positif en 1962 Robert Benayoun écrit que Godard a lancé la mode du “film mal fait”. Il faut y voir un compliment pour un film provocant où Belmondo et Seberg éclairent l’écran avec un jeu d’acteur qui deviendra typique des films du cinéaste. La révolution était en marche.

Godard ne s’arrête pas là, se revendiquant en cinéaste total à la fois scénariste, réalisateur et monteur. Des films cultes, impossibles à citer tous tant il y en a : Le Mépris, Bande à part, Pierrot le Fou ou encore Masculin féminin. La Nouvelle Vague enflamme tout. Une façon particulière de filmer la ville, des héros contemporains et ordinaires, des mises en abyme, c’est une nouvelle manière de filmer qui naît. Le film rappelle constamment qu’il est un film et avec ça, c’est tout l’amour pour le cinéma qui devient palpable.

Il est aussi important de rappeler l’engagement particulièrement vif du cinéaste pendant les événements de mai 68. Godard contribue à l’arrêt anticipé du festival de Cannes de cette année là, exigeant que le festival montre sa solidarité avec le mouvement étudiant. Toujours avec un certain art de la formule il déclare : “Je vous parle solidarité avec les étudiants et les ouvriers et vous me parlez travelling et gros plan ! Vous êtes des cons !”. 

Le temps du cinéma et le cinéma du temps

Entre 1988 et 1998 Godard réalise une série de films, Histoire(s) du cinéma. Une sorte d’immense collage de citations et d’extraits. Godard livre avec cette série sa vision du cinéma : “J’ai fait une échographie de l’Histoire par le biais du cinéma. De par sa matière, qui est à la fois du temps, de la projection et du souvenir, le cinéma peut faire une échographie de l’Histoire en faisant sa propre échographie. Et donner une vague idée du temps et de l’histoire du temps. Puisque le cinéma, c’est du temps qui passe.”  

Son dernier film, présenté à Cannes en 2018 et qui a obtenu une palme d’or spéciale, est lui aussi un film collage, sans acteurs ni tournage. Le Livre d’image propose en effet des extraits de film, de la musique, des tableaux ou encore des citations littéraires. Un grand tout effervescent lié par l’art du montage cher au cinéaste.  

Si le cinéma est “du temps qui passe”, alors l’immense filmographie que laisse Godard derrière lui constituera pour toujours un temps précieux à revisiter. 

Pour le souvenir : 

Visuel : ©Gary Stevens – Creative Commons – Wikicommons. 

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Adam Defalvard

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