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Ménage à France Inter : Philippe Val s’explique, Stéphane Bern est interloqué

28 June 2010 | PAR Cecile David

Hier, mercredi 23 juin, le verdict est tombé : Didier Porte et Stéphane Guillon ne seront plus sur France Inter à la saison prochaine. La décision de Jean-Luc Hees et Philippe Val surprend Stéphane Bern qui avait pourtant promis à Monsieur Porte qu’il avait toujours sa place dans “Le fou du roi”.

La direction fait le ménage

Le chroniqueur Didier Porte a annoncé officiellement son licenciement le 23 juin. “Je suis viré complètement de France-Inter, même du “Fou du roi””, a-t-il déclaré alors que l’animateur de l’émission en question lui avait assuré qu’il le défendrait jusqu’au bout. La chronique du comique mettant en scène Dominique de Villepin en train d’insulter Nicolas Sarkozy serait la petite goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Selon l’humoriste, le mal est plus profond : “ça fait dix ans que je fais des chroniques engagées”, ce dérapage n’est qu’un “prétexte” (Le Monde). Le même jour, on apprenait le départ de Stéphane Guillon, ordonné par Jean-Luc Hees, patron de Radio France.

Philippe Val déverse son fiel

Le directeur de France Inter justifie ce licenciement précipité en raison d’un renouvellement de la grille de l’antenne, ce qui “contraint nécessairement la direction à renoncer à certaines émissions ou chroniques.” Philippe Val admet tout de même que cette décision est aussi due à un certain agacement vis-à-vis des interventions acides du comique et de son partenaire Stéphane Guillon. Le patron de l’antenne reproche aux deux humoristes visés de les avoir pourris, lui et Jean-Luc Hees, tout au long de l’année. “C’était une atteinte à notre honneur et à notre considération en permanence.” “Depuis que Jean-Luc Hees et moi-même avons été nommés, on ne les a pas emmerdés une seconde”, poursuit-il, en insistant sur le fait que les deux chroniqueurs auraient “fait preuve d’une déloyauté constante”.
Didier Porte affirme ne pas comprendre. Il rappelle que son contrat n’est censé s’arrêter que fin juin. N’ayant reçu qu’un seul avertissement, il s’agit pour lui d’un “licenciement qui n’est pas justifié”. Le trublion suspecte une intrusion du pouvoir politique dans l’affaire. “Je sais que Christian Estrosi a récemment écrit à la présidence pour se plaindre d’une de mes chroniques.” Didier Porte a “l’impression qu’on fait le ménage à deux ans des présidentielles”. Cette accusation est démentie par les proche du ministre de l’industrie précise lemonde.fr dans un article paru le 23 juin. Christian Estrosi n’aurait jamais demandé “la tête” de Didier Porte. Il souhaitait juste obtenir un droit de réponse après “les attaques violentes et les insultes proférées à son égard” par l’humoriste.

Stéphane Bern abasourdi

Soutenu par son public, l’animateur du “Fou du Roi” a exprimé son soutien à Didier Porte. Dans une entrevue accordée à Voici.fr, Stéphane Bern assure mettre sa “présence sur France Inter dans la balance” afin que la direction réagisse et remette en question leur décision. “Je me sens très mal” a-t-il confié. “J’ai donné des garanties à Didier Porte et on me désavoue publiquement, je ne le vis pas bien.” Afin de mieux comprendre le choix des dirigeants mais avant tout pour tenter de sauver l’emploi de Didier Porte sur la station, Stéphane Bern s’entretiendra dans les jours prochains avec Monsieur Val.
Certains humoristes expriment eux aussi leur étonnement. Guy Carlier et Guy Bedos font partie des premiers à avoir réagi. Le premier, aujourd’hui sur Europe 1, avoue ne pas reconnaître le Jean-Luc devenu patron de France Inter à la fin des années 1990. “Lorsque les hommes politiques téléphonaient – à l’époque, Jean-Marie Cavada était le patron de Radio France –, Jean-Luc venait me voir et me disait de continuer” explique-il au journaliste du Monde (article paru le 23 juin). Le second se dit “très peiné”. L’humoriste, proche de Stéphane Guillon, est révolté. “Qu’ils veuillent justifier de devoir leur situation actuelle à Sarkozy c’est leur problème. Mais qu’ils tombent à bras raccourcis sur les humoristes, c’est une bêtise, c’est désolant.” L’artiste, lui aussi célèbre pour ses réflexions acerbes, va même plus loin en déclarant que selon lui, ces différentes décisions de licenciement de la part de la direction sont “un procès fait à l’humour politique”.

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Cecile David

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