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L’inventeur de la bistronomie est mort

L’inventeur de la bistronomie est mort

22 January 2020 | PAR Hortense Milléquant

Très malade et à seulement cinquante ans, Sébastien Demorand, le juré de MasterChef s’est éteint ce mardi 21 janvier.

Les spectateurs l’ont découvert sur le petit écran en 2010 lorsqu’il se lance dans l’aventure MasterChef aux côtés d’Yves Camdeborde et Frédéric Anton. Avec ses répliques salées et son look improbable, il devient l’un des visages les plus connus dans le monde de la critique gastronomique. Émue, Carole Rousseau, présentatrice de l’émission, résume le bonhomme : « Sébastien était un chic type, très attachant, élégant, drôle, décalé. C’était un personnage ».

Né le 4 août 1969 en Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe), fils du diplomate Jacques Demorand et de Jacqueline Bouaniche, le critique est aussi le frère aîné du journaliste de France Inter Nicolas Demorand et de la sculptrice Catherine Demorand.
Journaliste de formation, il intègre la rédaction d’Europe 1 en 1993 pour ensuite rejoindre le guide gastronomique Gault et Millau. Devenant ensuite pigiste indépendant, il collabore notamment avec Le Parisien ou L’Express.
Plus tard, ayant rejoint l’équipe de Fooding, il invente le terme de « bistronomie », en 2004. Fondateur de ce guide culinaire, Alexandre Cammas se souvient de ce coup de génie de Sébastien Demorand : « Nous étions tous au café Étienne Marcel à chercher comment qualifier ce prix. ‘Mon vieil ami’, c’était un bistrot mais en mieux avec un grand chef à sa tête. Et là, Sébastien a lancé ‘bistronomique’ et tout le monde est tombé d’accord. ». Contraction de bistrot et gastronomie, ce néologisme qualifie une tendance culinaire, alliant technique et convivialité. Pour Alexandre Cammas, il s’agit d’une « très haute cuisine servie dans des assiettes simples et dans un cadre plus ordinaire. » Pour lui, « c’est un rapport qualité prix parfait. ». À l’époque, Sébastien Demorand ne le sait pas encore mais ce mot marque profondément le monde de la cuisine, et aujourd’hui encore on l’utilise.

En 2013, il devient chroniqueur culinaire sur RTL pour différentes émissions, comme Plus on parle cuisine, mieux on se porte ou bien encore Ça vaut le goût. Et s’il est présent à la radio et à la télévision, il partage également ses secrets dans des bouquins, ainsi de 2006 à 2018, il co-écrit quatre livres gastronomiques. Puis en 2017, associé à Cyrille Rossetto, il ouvre Le Bel Ordinaire, dans le 10e arrondissement de Paris. Entre restaurant de quartier et épicerie fine, il s’agit d’une épicerie-cave à manger au cœur de la capitale proposant « une cuisine comme à la maison ».
Interrogé, à l’époque, sur sa passion de critique, il répond les yeux pétillants : « lorsque je rentre dans un restaurant, j’ai le cœur qui bat. Comme au théâtre, j’attends qu’il se passe quelque chose ». Et si à présent, il a tiré sa dernière révérence, tous se souviendront de ses foulards colorés et de sa ressemblance avec le barde dans Astérix, qui lui a valu d’ailleurs le surnom d’Assurancetourix.

 

Visuel : © Flickr – James Syhabout (CC BY-ND 2.0)

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