Actu

Les vernissages de la semaine du 28 janvier

28 January 2021 | PAR Manon Bonnenfant

Dissection artistique et mécanique, voyage au pays des spectres, ballet d’hirondelles, épopée nomade ainsi que plongée dans les méandres du “bleu” sont au programme. De quoi bien finir le mois et en débuter un nouveau.

Henry Comby 1965> 1980

Autopsie et dissection du corps humain sont au programme de cette exposition Henry Comby à la Galerie Henri Chartier (Lyon). Mais rassurez-vous, rien de terriblement morbide : sculptures, collages et dessins remplacent les carcasses d’animaux qu’Henry Comby – alors enfant – avait l’habitude de voir dans l’abattoir familial. Ici, chaque œuvre est construite à partir de la déconstruction. Chaque rouage, filament, parcelle de papier ou de métal est minutieusement analysé avant d’être assemblé. Retranscrire la mécanique de l’être humain, ses mouvements et pulsions qui le traversent, via des produits industriels et artistiques, telle est l’intention du sculpteur, pour au final questionner sur une similarité humains-machines plus importante qu’on ne le soupçonne. 

Vernissage le 30 janvier, jusqu’au 27 février.

 

Simon Margat & Lucas Ngo

Quand peintures et sculptures s’allient pour dépeindre l’état “entre-deux” : celui entre la vie et la mort. Le Génie de la Bastille propose une expérience transcendante. D’un côté Simon Margat, construit – à l’aide de formes géométriques – des sculptures semblables à des spectres, des âmes matérialisées, portant toujours en elles la vie qui les a autrefois habitée. De l’autre, Lucas Ngo peint lui aussi des spectres mais qui – privés d’enveloppe matérielle – sont comme coincés dans ce “no man’s land” entre la vie et la mort, où le temps semble suspendu, où leur identité est à demie-effacée, lointaine, insaisissable. Le public est amené à se questionner sur ce qui est perceptible à différentes échelles. La volonté de saisir ce qui ne l’est plus en apparence rend à ces spectres leur présence que l’on pensait absente. 

Vernissage le 30, du 26 au 31 janvier 2021.

 

Le Bleu du Ciel – Edouard Taufenbach & Régis Campo

Deuxième alliance artistique pour cette semaine de vernissages, avec cette fois-ci des photographies mêlées à des notes de musique. Edouard Taufenbach présente ses clichés de vols d’hirondelles, des vols au moindre battement d’aile décomposé, assemblé en plusieurs tableaux jusqu’à ce qu’il en ressorte des formes abstraites. En observant ces oiseaux, c’est comme observer le temps qui passe, qui circule et virevolte à travers l’espace. Les hirondelles ne se limitent pas qu’à se déplacer d’un point à un autre, elles sont prises et éprises de mouvements destructurés, désynchronisés qui semblent crier “liberté !” Notre imaginaire en est alors stimulé. La composition de Régis Campo accompagne ces photographies (disponible en téléchargement et CD). Deux formes d’art jointes en un ballet où mouvements et vitesse sont les maitres mots. A retrouver à la Galerie Thierry Bigaignion

Du 2 au 16 février 2021.

 

Zone FrancheInstitut des cultures d’Islam

“Zone Franche” propose de son plonger (virtuellement ou en visite privée) dans les différents flux entre l’Afrique et l’Europe : marchands, voyages, imaginaires et fantastiques. Photographies, peintures, dessins et installations nées d’une collaboration entre trois pays (le Cameroun, le Maroc et la France) illustrent ces mouvements – matériels comme immatériels, violents comme poétiques – intarissables, riches. Traverser les frontières par croyance, survie, rêve, parfois le tout mélangé. Interroger sur les multiples rouages de la mondialisation, sur ce décalage et les questions qu’il soulève entre les concepts de nomadisme et capitalisme. Une exposition collective et immersive, aux nombreux médiums utilisés.

Vernissage le 3 février, jusqu’au 1er août 2021.

 

bla bla bleu – Peter Martensen & Morten Søndergaard

Et de trois, une dernière collaboration entre peinture et poésie. Le bleu est mis à l’honneur à la Galerie Maria Lund. Les deux artistes danois présentent des “conversations”, les leurs. Le bleu est retranscrit à la fois comme la lumière dans l’obscurité, mélancolique gardien du souvenir mais aussi de l’oubli. Une couleur à laquelle les artistes attribuent leur propre vision artistique. 

Vernissage le 4 février, jusqu’au 27 mars 2021.

 

 

Visuel : © Edouard Taufenbach, LBDC+01082010, 2020.

 

Joysad : “Avec mon EP, je me suis rendu compte que je pouvais raconter ce que je vis vraiment” (Interview)
“Adolescentes” de Sébastien Lifshitz est consacré par le prix Louis-Delluc 2020
Manon Bonnenfant

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration