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Les intégristes religieux perdent face au Théâtre de la Ville

Les intégristes religieux perdent face au Théâtre de la Ville

21 June 2013 | PAR Amelie Blaustein Niddam

IMG_11441-300x225Le 20 octobre 2011, la représentation du spectacle  « Sur le concept du visage du fils de Dieu », du metteur en scène Romeo Castellucci, est violemment retardée par 32 extrémistes catholiques, il en sera de même pour tous les soirs de spectacle. Aujourd’hui, le Tribunal de Grande Instance de Paris a rendu son jugement.

Conformément aux réquisitions du Parquet, ont été condamnées les 32 personnes responsables d’actes de dégradation sur le domaine du Théâtre de la Ville en octobre 2011. Par dépêche, l’AFP avance des amendes de 200 à 2.000 euros, mais le théâtre de la ville ne confirme pas cette information.

Joint par téléphone, l’administrateur du théâtre de la ville,  Michael Chase nous confie : ” toutes les personnes ont été condamnées “. Il ajoute  ” le théâtre de la ville avait demandé un euro symbolique, il faut attendre le jugement qui se tiendra dans une semaine pour connaitre les sommes exactes. Pour le moment, nous savons que les 32 ont été condamnés à verser des amendes mais nous n’en connaissons pas encore le montant “. Soulagé, il conclut : ” nous sommes très satisfaits que toute les personnes examinées aient  été condamnées, ce jugement doit faire jurisprudence.”

Cela signifie que dorénavant, interrompre un spectacle tombera sous le coup de la loi.

Par communiqué la ville de Paris rappelle : “Alors que des fondamentalistes avaient dégradé, perturbé et interrompu, à plusieurs reprises, la représentation de «Sur le concept du visage du fils de Dieu », du metteur en scène Romeo Castellucci, la Ville de Paris, ainsi que le Théâtre de la Ville, s’étaient portés partie civile et voient donc leur préjudice moral et financier indemnisé.”Elle ajoute “La Ville de Paris tient à rappeler qu’elle condamne avec la plus grande fermeté toute action visant à entraver le principe de la liberté de création et d’expression, valeur fondamentale de notre République. Paris, ville qui promeut à travers le monde les valeurs humanistes de liberté et de démocratie, ne peut tolérer de telles expressions d’intégrisme et d’intolérance.”

Pour mémoire, sur scène, on était saisis par une paire d’yeux et un regard portant l’humanité. C’était face au Salvator Mundi d’Antonello de Messine, un Jésus, que se déroulait l’histoire, celle d’un fils, jeune cadre dynamique et d’un père, vieillard souffrant d’incontinence fécale. Dans une scénographie sublime, Castellucci osait nous confronter à la vieillesse tragique. Un spectacle magistral sur la condition humaine où nous étions maîtres de votre destin.

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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