
Décès de l’immense chorégraphe Trisha Brown
Trisha Brown s’est éteinte le 18 mars au terme d’une longue maladie, à l’âge de 80 ans, dans la ville de San Antonio (Texas). Le monde de la danse et de l’art en général rend hommage à celle qui fut l’une des pionnières de la danse post-moderne.
Figure de l’avant-gardisme, la danseuse et chorégraphe américaine a commencé par intégrer le Judson Dance Theater à New York qui s’est formé à la fin des années 1950 autour d‘Anna Halprin, fondatrice du San Francisco Dancers’ Workshop. Ce groupe de jeunes danseurs cherchaient à investir l’espace public en rupture avec la danse moderne. Ils allaient inventer de nouveaux modes de représentation au sein du Judson Memorial Church, qui s’était érigé comme lieu d’expérimentation. C’est là, en compagnie notamment de Steve Paxton, d’Yvonne Rainer ou de Lucinda Childs qu’elle a développé le concept du Contact Improvisation ou danse-contact. En 1970, elle a fondé sa propre compagnie, la Trisha Brown Company qui a très vite obtenu une reconnaissance internationale.
Ce monstre sacré de la danse n’avait cessé d’expérimenter. En effet, elle a toujours cherché à offrir au corps en mouvement des espaces de représentation nouveaux, inédits, enrichissant l’horizon de la création contemporaine tout en le rendant accessible au plus grand nombre. C’est ainsi qu’à partir des années 1980 elle a fait revenir sa danse dans les théâtres, avec de nouvelles formes. Alors qu’auparavant, elle associait davantage ses créations au happening, se produisant dans des galeries, des studios ou dans la rue, elle se met à utiliser la musique, jusque-là quasi absente de son travail, mais sans en faire un simple support d’illustration. L’ensemble de sa carrière a été couronné en 1994 par l’American Dance Festival Award.
Son œuvre plastique, comprenant lithographies, affiches, dessins et dessins-performances, connaît également depuis quelques années une véritable reconnaissance avec par exemple une invitation à la Dokumenta de Cassel en 2007 ou une exposition personnelle au Musée d’art contemporain de Lyon en 2010. Jusqu’à la fin de sa vie, la richesse de ses propositions visuelles, images fixes ou en mouvement n’aura cessé de fasciner.
Visuel : DR