Cinema
Anna Halprin, Le souffle de la danse contemporaine ( en salles le 12 décembre)

Anna Halprin, Le souffle de la danse contemporaine ( en salles le 12 décembre)

05 December 2012 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Anna Halprin, Le souffle de la danse est un documentaire signé par Ruedi Gerber. On y découvre le portrait de cette chorégraphe américaine de 92 ans qui a simplement révolutionné la danse contemporaine en y insufflant récit et performance. Sur les écrans le 12 décembre.

Le film s’ouvre sur  l’image d’une danseuse en costume traditionnel thaïlandais qui se déshabille pour laisser apparaître une dame, âgée, osons le mot, vêtue tout en blanc. C’est elle, la petite fille née dans l’Illinois, issue d’une famille juive ayant fui les pogromes de Russie. Elle a quatre ans, elle danse, elle a 86 ans au moment du tournage, elle danse. Entre, elle a traversé un cancer. Alors sa perception de son art a changé. Elle pense que “la vie est mouvement”, elle pense que  “la danse est le souffle rendu visible”.

Elle fut élève d’Isadora Ducan, elle enseigna à Merce Cunnigham. Le documentaire mêle habillement des images issues d’archives familiales, des extraits de spectacles et des interviews de la chorégraphe. On traverse sa longue vie et ses créations sur “la plateforme”, ce studio de danse en plein air que son mari, l’architecte paysagiste Lawrence Halprin, malheureusement aujourd’hui décédé lui a fabriqué au coeur de leur jardin californien. Les plus grands, tel Trisha Brown en ont foulé le bois.

Mais plus que tout, ce qui ressort de ce film c’est l’importance que les création d’Anna Halprin ont eu sur la jeune génération des chorégraphes actuels.   Au coeur des années 1960 elle performe avec  John Graham et AA Leith, par exemple, dans des grands filets, très spectaculaire. Elle proposera en 1965, Parades and Changes où des danseurs fixes se déshabillent dans un geste qui pourrait être celui d’Alain Platel aujourd’hui. Elle travaille aussi les enchâssements de corps que l’on retrouve chez Boris Charmatz ou Olivier Dubois.

Le grand public retient d’Anna Halprin son aspect gourou car elle a créé la “planetary dance”, qui est  un rituel de danse contemporaine pour soigner et régénérer des communautés de personnes. Chaque année, à travers le monde, des danseurs, amateurs et professionnels se réunissent pour danser ensemble. Ce qui est fascinant ici, ce n’est pas l’aspect baba cool de la proposition mais bien la notion d’art thérapie qu’elle a créée, lui permettant de dépasser son cancer, et transmettant cette foi là aux malades du SIDA ensuite.

Ce qui est fascinant ici, c’est le verbe pour parler du geste. Elle ne danse pas, elle est danse. Elle ne parle pas de, elle danse de… Anna Halprin, Le souffle de la danse permet d’entrer dans les pas, la pensée et l’histoire vivante d’une chorégraphe charismatique, pas si connue que cela en France.

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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