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Automne-hiver 2016 : l’homme, soldat d’un genre nouveau

Automne-hiver 2016 : l’homme, soldat d’un genre nouveau

27 January 2016 | PAR Araso

La semaine de la mode homme vient de se clôturer à Paris, laissant dans son sillage un homme combattif, viril, alerte. Fraichement descendu des podiums des créateurs, le voici dans la rue, guerrier urbain pas forcément revendicatif prêt à affronter la tourmente en déclinaisons multiples.

Tout est dans les accessoires

Le chic est dans les détails et le soldat urbain soigne ceux de son vestiaire. Cet hiver il choisira de décliner la tendance en portant des sacs à bouche monstrueuse sur une silhouette épurée imaginée par Véronique Nichanian pour Hermès, en bandoulière (Vuitton, Lanvin), ou encore façon baluchon pour partir en permission ou se préparer à l’appel (Carven, Lanvin). Le sac chez l’homme prend des dimensions XXL, portées sur des épaules frêles ou larges de façon à contenir tout son nécessaire vital.

Le chapeau fait un discret come-back. Chez Undercover, label de la discrétion et du camouflage, il se porte large, façon trappeur et affublé de cornes. Yohji Yamamoto l’imagine fidèle au feutre classique sur un total-look treillis tandis que le béret militaire arrive en force chez Vuitton. Chez Thom Browne, le chapeau se porte sur le visage qu’il masque intégralement, surplombant de luxuriantes fourrures. Quant au soldat Comme des Garçons, c’est la fleur au fusil qu’il part au combat.

Revisiter les classiques du vestiaire militaire

Est le mot d’ordre de la saison. Treillis, kakis, camouflages et boutons dorés, chers à l’uniforme napoléonien, créent des silhouettes furieuses et décomplexées. La Maison Margiela post-Martin continue de casser les codes (de l’élégance?) en faisant défiler des mannequins à la chevelure XVIIème qui portent des longs manteaux marine en drap de laine sur cyclistes en lycra noir. Le militaire Margiela a la dégaine négligée. Yohji Yamamoto alterne entre les musculatures gainées par un look treillis-marcel et les corps encagoulés sous d’épaisses couches sombres. Le plus belge des créateurs français Haider Hackerman fait revivre l’esthétique de Blade Runner, tout en noirs profonds et en cuirs, et imagine des silhouettes d’escrimeurs surmontées de crêtes gélifiées. Le noir est aussi la couleur de prédilection de Rick Owens, encore et toujours, et accentue le caractère désabusé de ses silhouettes aux crânes rasés qui flottent dans des treillis sur-dimensionés.

Le bomber assoit la continuité de sa suprématie, tantôt détourné et rebrodé (SacaÏ) tantôt satiné et surmonté de cols en fourrures (Givenchy). Le treillis et les kakis se conjuguent à tous les temps et composent tantôt des allures de parachutiste (Y-3) tantôt des parades militaires (Lanvin, Dries Van Noten, Comme des Garçons). Le manteau à boutons dorés est partout et se retrouve de préférence bleu marine chez Dries Van Noten, Ami ou Thom Browne, ou kaki. Chez Acne Studio, le soldat commence par être un boy scout au pas hésitant et à la mèche rebelle.

La palme de l’élégance du soldat chic revient sans conteste à Dries Van Noten qui habille ses mâles surannés de longs manteaux aux coupes parfaites et dorures d’enluminures, puisant dans les codes de la Renaissance. Les manteaux militaires à somptueux imprimés et boutons dorés se font amples, avec des cols en fourrure généreux dans une esthétique russisante. Les kakis aux effets moirés et les marines trouvent leurs plus belles déclinaisons de couleurs dans la palette du maître.

Visuels © Vogue.com

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