Tuli Kupferberg, un concert insolite à New-York
Le 22 janvier dernier, St Ann’s Warehouse à Brooklyn, organisait un concert en l’honneur du poète pacifiste et chanteur Tuli Kupferberg, dont les bénéfices devait l’aider à payer ses frais médicaux.
Tuli Kupferberg, né en 1923, est un auteur, dessinateur, anarchiste, pacifiste, poète anti « culture américaine » et co-fondateur du groupe The Fugs. La particularité de ce fameux groupe américain « folk-rock » créé en 1964 réside probablement dans ses fondateurs : Ed Sanders et Tuli Kupferberg, deux poètes. Le groupe collaborera avec de nombreux personnages et amis au fil des années comme Steve Taylor (chant et guitare), Coby Batty (batterie, percussion et chant) ou encore Scott Petito (basse et clavier). Un groupe de rock satirique à orientation politique qui sera longtemps actif dans les mouvements anti guerre, notamment pendant la guerre du Viêtnam. Largement intégré dans la “Beat Generation”, il apparait notamment dans un des fameux poème fondateur du mouvement : “Howl” d’ Allen Ginsberg.
Mais aujourd’hui, rien ne va plus pour Tuli Kupferberg. Agé de 86 ans, il est devenu pratiquement aveugle à cause de deux accidents vasculaires cérébraux l’an dernier, et se retrouve dans l’incapacité financière de payer « Medicare », le système d’assurance de santé américain.
Ses amis, chanteurs et acteurs (Lou Reed, Philip Glass, John Zorn, Richard Belzer, Sonic Youth, les membres de Holy Modal Rounders et les Fugs) ont organisé un concert appelé « for Kupferberg’s nihilistic classic Nothing » et produit par Hal Willner, dont les bénéfices devaient payer les frais médicaux du poète.
Un petit coup médiatique et peut être une nouvelle façon de militer contre le système américain. Mais cette fois-ci, c’est le système médical qui est mis en cause. Barack Obama, relativement en difficulté pour réformer le système, a d’ailleurs perdu un siège de sénateur dans le Massachussetts la semaine dernière.
Tuli Kupferberg n’a pas pu se rendre à « son » concert, mais l’artiste n’en reste pas moins présent : le mois prochain, il sort « Bee Free » (la deuxième partie du dernier disque des Fugs), enregistré dans son appartement à Manhattan.