Performance
Boris Nikitin transmute Hamlet à la Villette

Boris Nikitin transmute Hamlet à la Villette

24 November 2016 | PAR Camille Bardin

Jusqu’au 26 novembre, la salle Boris Vian de la Villette accueille Hamlet de l’allemand Boris Nikitin. Jouée pour la première fois en France, cette pièce bouscule et interroge un public interdit. 

Baskets New Balance, sweat à capuche, masque de loup et t-shirt à l’effigie d’un petit groupe Allemand Die Heiterkeit – la sérénité. C’est ainsi qu’après de longues minutes de silence, Julian Meding aka Uzrukki Schmidt arrive sur scène. La salle est restée allumée, le public est circonspect face à la démarche de celui que l’on décrit comme étant un “performeur” et “musicien”.

“Ce n’est pas une performance, pas un concert, pas la vraie vie”

“Allez vous faire foutre avec vos attentes autoritaires”

Véritable réflexion sur la représentation théâtrale, la pièce de Nikitin bouscule son public. Éclairage agressif, posture dérangeante et apostrophes: l’artiste met à mal le 4e mur en exploitant la ligne imaginaire qui se dresse entre la scène et la salle. L’ambiance est troublante, la scène amusante ou dérangeante? Aucune certitude. Quand certains s’esclaffent d’autres quittent la salle après une trentaine de minutes de représentation.

“Pas le IIe acte, pas le IIIe acte, pas le IVe acte”

Julian Meding est totalement omniprésent, en commençant par se présenter il créer le trouble. Pourtant le texte est clair: “ceci n’est pas une performance, pas un concert, ceci n’est pas la vraie vie”. Les interrogations fusent tandis que l’acteur s’interroge lui même sur la vie et sa violence. Si les problématiques abordées sont ethnocentrées, elles méritent d’être posées: Comment être efficace en influençant la réalité? Le pouvoir.

Seul sur scène, laissant simplement le fond sombre de celle-ci au quatuor baroque Der musikalische qui l’accompagne, Julian Meding et ses postures torturées composent le décors de la scène. Son image se répète sur un écran géant qui deviendra bientôt un témoin de sa folie quand il part, couvert de sa capuche, poursuivre sa réflexion face caméra.

Tout comme dans la tragédie shakespearienne, la folie du personnage principal détraque le public qui sortira presque silencieux de la salle.

Visuel : DR

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Camille Bardin

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