Pop / Rock
[Interview x Live Report] Empress Of au Pop-up du Label

[Interview x Live Report] Empress Of au Pop-up du Label

10 June 2016 | PAR Kevin Depessemier

Le Pop-Up du Label, petite salle sans prétention à deux pas de Gare du Lyon et adjacent au Viaduc des Arts, a reçu Empress Of et Olga Bell ce 8 juin, pour un concert qui s’annonçait chaud (et ce fut le cas, chaleur et sueur au rendez-vous) ! Toutelaculture a par ailleurs eu un tête-à-tête, à l’occasion de sa première date française en tête d’affiche, avec Lorely Rodriguez, la seule tête pensante d’Empress Of, un projet musical solo New-Yorkais aux productions puissantes et vaporeuses orné d’une voix d’ange.

Empress Of est né il y a maintenant trois ans et quelques mois, à New York, de la pensée de Lorely Rodriguez, fille d’un couple aux racines Hispano-Hondurienne vivant à Los Angeles dans les années 80. Ce nom lui vient d’une séance de voyance, où la carte de l’impératrice fut tirée, laissant à un groupe de metal le nom d’Empress, pour devenir Empress Of, un nom qui la décrit bien, “I’m the Empress of Everything, je ne peux pas seulement être l’Empress Of, c’est motivant car qu’importe ce que je fais, je peux me donner du pouvoir, je peux être l’Empress Of”, ce qui est autour d’elle lui appartient, une façon de lui donner la niaque et combattre la nervosité dans le besoin. Colorminutes, son premier EP composé de morceau d’une durée moyenne d’une minute, était une façon d’expérimenter musicalement, elle nous explique : “J’écrivais énormément de musique, je ne savais pas encore comment me représenter et c’était une façon de le faire”. Son premier album studio, Me, voit le jour en 2015 et comme son nom l’indique, il parle d’elle. “Cet album sera sûrement l’un voir le meilleur que je pourrais faire, il sera le plus franc et le plus honnête que je pourrais écrire de ma carrière”, même si elle reste confiante sur le fait qu’elle pourra tout de même faire un nouvel opus encore plus consistant que son prédécesseur.

Arrivée sur scène timide d’Empress Of, un peu nerveuse dû aux quelques réglages sonores qui semblaient prendre une éternité, l’impératrice actuelle de ces lieux se lance tête baissée avec une douce ballade électronique, Realize You, pour nous servir par la suite des chansons de son album Me, composé de production puissante, elle nous avait prévenu, “J’aime l’idée de pleurer sur le dancefloor”, et on l’a pris aux mots – bien que les larmes semblaient plus être de la sueur, tant la salle était bouillonnante -, “J’ai écrit cet album de cette manière car j’aime bouger, j’adore danser quand je suis en live, mais j’aime aussi écrire des chansons et je ne voulais pas que ces deux aspects soient séparés”. Niveau sonorités, on retrouve de nombreuse influence, allant du hip-hop à l’électronique, Björk et Caribou sont de grandes influences tant au niveau production que d’écriture. La Pop l’inspire tout autant, Whitney Houston, Robyn et surtout Sia en l’occurrence, qui est aussi une de ses influences majeures actuelles quant aux paroles. Une heure mémorable à voir Lorely s’emparer de la scène, elle danse, tourne, saute, chante, s’amuse comme une folle ; on ne voit qu’elle et peut-être un peu trop de fumée artificielle, “It’s smokey enough I think !”.

Fin du concert après un rappel qui ravira les cœurs (une bonne douceur après Kitty Kat, l’un de ses morceaux les plus exaltant), on s’amuse de ses chaussettes cools et on sort finalement de ce four, un four où l’on a tout de même apprécié ce moment presque intime avec Empress Of (Everything). D’ailleurs, attendez vous à la revoir très prochainement pour un second album, avec des collaborations très intéressantes, le seul nom que l’on a est Little Simz, l’une des égéries féminines du Grime aujourd’hui et ça promet d’être énorme.

Grande découverte de la soirée, Olga Bell, qui occupe la scène lors de la première partie du concert, nous offre un live entraînant. On ressent fortement l’inspiration d’artiste comme Björk et une voix presque à la St. Vincent mais pas que. Une puissante performance de la part de cette artiste, qui puissent dans ses racines russes et l’éclectisme musicale de l’Amérique. Elle l’explique elle-même, ses chansons se basent sur son vécu, son vécu en tant que spectatrice, lectrice ou bien d’amoureuse. Une artiste à suivre de très près, son album Tempo est d’ailleurs sorti depuis le 27 mai.

Visuel 1 : Capture d’écran de Standard d’Empress Of, Youtube.
Visuel 2 , 3 : Kevin Depessemier – Empress Of
Visuel 4 : Kevin Depessemier – Olga Bell

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Kevin Depessemier

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