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[Cannes 2016, JOUR 9] Mungiu contre la corruption, Louis XIV en fin de course et la terreur Winding Refn

[Cannes 2016, JOUR 9] Mungiu contre la corruption, Louis XIV en fin de course et la terreur Winding Refn

20 May 2016 | PAR La Rédaction

Nouvelle journée de films sur la croisette. Le calme des nuits se précise, même si les émotions continuent de foisonner en cette jolie édition du Festival de Cannes 2016.

La matinée a commencé en compétition officielle par le réalisme, l’exigence et la précision des images brillantes et grises de Cristian Mungiu. Fable morale, Baccalauréat fait le portrait d’une famille roumaine prise en étau entre ses principe moraux et la corruption rampante qui dévaste toute confiance dans le pays. Il se pourrait bien que l’amour soit le grand sacrifié de ce combat entre la volonté et la réalité… Un film sobre et puissant, mais qu’il fait savoir mériter.

Pour lire notre critique, c’est ici.

Du côté de “Un Certain regard”, Le jour le plus heureux de la vie de Ölli Maki, filmé dans un noir et blanc esthétique par le finnois Juho Kuosmanen, mettait en scène le court laps de temps qui a précédé le combat décisif de 1962 d’une des plus grand boxeurs de Finlande : Ölli Maki. Un vrai flm de boxe, où le héros tombe amoureux et avec des costumes dignes de Mad Men.

Avant dernier jour à la Quinzaine des Réalisateurs avec Risk, le documentaire de Laura Poitras (Citizenfour). Engagé et bien documenté le film peut dérouter le spectateur dans ses détails techniques, mais nous pénétrer dans les coulisses d’un exil contraint… Pour lire notre critique c’est ici. Enfin, le soir Divines, le film de Houda Benyamina frappait un grand coup avec un film brutal allant au bout des choses doté d’un casting saisissant et d’une maîtrise technique (son, musique, réalisation) au service de son histoire. La banlieue comme vous ne l’avez jamais vu. Pour lire notre critique c’est par là.

Pour débuter l’après-midi, rien de tel qu’une petite histoire de mort. Avec Albert Serra aux commandes, et Jean-Pierre Léaud sous sa caméra, on a été convaincus : La Mort de Louis XIV a constitué une expérience stimulante, présentée – hélas, peut-être – Hors Compétition. Dans la pénombre, la mise en scène a épousé le rythme des respirations du souverain et de son entourage, jusqu’à installer une bien belle proximité. Pour lire notre critique de La Mort de Louis XIV, cliquez.

Et jetez un oeil sur notre interview d’Albert Serra, le réalisateur :

Vers 16h, nous avions rendez-vous au Pavillon Unifrance pour interviewer les deux sœurs et réalisatrices de Voir du pays, Delphine et Muriel Coulin. Un bel entretien, à venir ci-dessous, où les deux élégantes réalisatrices nous ont parlé de leurs films, de leurs actrices Soko et Ariane Labed mais aussi du machisme d’hier et des femmes d’aujourd’hui.

La salle Debussy était comble pour la reprise du film d’animation de Michael Dudok De Witt, La Tortue Rouge. Poésie sans parole, le film met en scène la vie d’un naufragé sur une île déserte, rejoint par une tortue rouge. Une fable qui semble condenser bien des mythes et raconte les grandes étapes de la vie avec une épure qui plait. 1h20 était un tout petit peu long et on en attendait peut être un peu plus d’émotion après avoir entendu les premiers échos. Beau mais pas le film le plus original du Festival, malgré sa forme.

Tandis que la projection presse de 19h du nouveau Nicolas Winding Refn, The Neon Demon, lançait une des grandes polémiques du Festival avec le Assayas et le Dolan, c’est du côté de l’Acid que nous sommes allés à 20h pour découvrir Madame B., Histoire d’une Nord-Coréenne,  un documentaire de Jero Yun sur une femme Nord-Coréenne passée en Chine et devenue passeuse. Entre deux maris, l’un coréen, l’autre chinois et trois pays (Corée du Nord, Chine et Corée du Sud), cette femme et sa famille se livrent à la caméra dans un témoignage réaliste et foisonnant.

Tandis que les festivaliers les plus courageux enchaînaient sur la Séance de minuit, consacrée au documentaire de Jim Jarmusch sur Iggy Pop, Gimme Danger  – pour lire notre critique, cliquez – la Semaine de la Critique, qui venait de remettre ses prix (voir le Palmarès), organisait sur la Plage Nespresso une fête du tonnerre, succédant à la projection des trois Courts-métrages de femmes (L. Casta, S. Kiberlain, C. Sevigny). Tout en dansant beaucoup, on a pu y voir passer la robe blanche folle de Chloë Sevigny, donc, mais également les tenues noires élégantes de Julie Gayet ou Valérie Donzelli. Sinon, on a passé du temps à explorer les différents comptoirs, nous proposant aussi bien des bières fraîches que des jus plus soft ou des cocktails, pour lap lupart estampillés Cointreau. Sans oublier des hamburgers préparés devant nous… Vers 2h, la Croisette sentait déjà la fin de la fête et le mois de septembre en bord de mer : la soirée s’est finie avec un verre sous un ciel clément et un Cannes très sage, à la terrasse du Carlton.

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