
Un Rothko vandalisé au Tate de Londres
Ça s’est passé dimanche à la Tate Modern de Londres. On peut désormais lire en bas à droite de l’une des toiles de la série des tableaux muraux Seagram : “Vladimir Umanets, a potential piece of yellowism”. Le Vladimir Umanets en question, artiste russe de 26 ans, a reconnu être à l’origine de l’inscription, et se proclame de la filiation artistique de Marcel Duchamp.
Interpellé hier et placé en garde à vue, l’auteur du graffiti a expliqué son acte en ces termes: “Certains pensent que je suis fou ou que je suis un vandale, mais je ne cherchais pas à détruire ou faire perdre de sa valeur à cette oeuvre, ou à devenir fou. Je ne suis pas un vandale”. Il est tout simplement le chef de file du yellowisme, un mouvement auquel il a donné sa vie et dont la définition reste à cette heure encore assez mystérieuse: “Le Yellonisme n’est pas de l’art ou de l’anti-art. Les exemples de yellonisme peuvent ressembler à de l’art mais n’en sont pas. (…) Les oeuvres de yellonisme ne sont pas jaunes bien qu’elles puissent l’être. (…)”. L’artiste a affirmé qu’il avait même par ce geste généreux augmenté la valeur de l’oeuvre, se revendiquant de la fibre de Marcel Duchamp dans le journal américain “The Guardian” : “il y avait beaucoup de trucs dans le même style avant. Marcel Duchamp signait des choses qui n’étaient pas de lui, comme Damien Hirst”. Une tribune qui n’est pas passée inaperçue.
Visuel : Mark Rothko, Red, Orange, Tan, and Purple, 1949.