La SAPE s’invite chez Louis Vuitton
Au coeur de Paris, sur les palissades de l’ancienne Samaritaine, des photos de Baudouin Mouanda qui immortalisent ces dandys de Brazzaville, membres de la Société des ambianceurs et personnes élégantes (SAPE), nous guident jusqu’à l’exposition Africa Rising : en vitrine et à l’intérieur de l’ancienne boutique Kenzo, aujourd’hui siège parisien de Louis Vuitton, aménagé en galerie, se découvrent les talents d’une Afrique qui bouge sous le signe de l’afroptimisme. Elle a été inaugurée en pleine Fashion Week, et nous fait découvrir les artistes qui portent haut ce continent en constante mutation.
Le chanteur de U2 et son épouse ont proposé à Vuitton, qui soutient Edun, leur marque de vêtements éthiques fabriqués en Afrique, de montrer cette Afrique créative. “Si l’on dépasse l’événement pour un engagement durable, c’est formidable”, conclut Baudouin Mouanda,dont le travail sur la SAPE rencontre un phénoménal succès. On peut également admirer sa série Hip-hop et société, où la jeunesse africaine de toutes les capitales francophones exprime son désir d’avenir.
A côté des sapeurs de Mouanda, les femmes d’Angèle Etoundi Essamba exaltent la beauté noire, on découvre la mode de la rue en Afrique du Sud dans les photos de Nontsikelelo Veleko, avant de pénétrer l’univers des étonnantes sculptures de George Lilanga, qui ont inspiré Keith Haring, ou découvrir les portraits admirables d’un grand aîné malien de la photographie africaine, feu Seydou Keita, qu, faisait venir dans son studio de Bamako toutes les élégantes et tous les élégants, immortalisés en habits de fête.Au premier étage, une bibliothèque de références réunit de quoi satisfaire toutes les curiosités.
Loin d’un “afroptimisme” naïf, l’expo suggère ces mutations traversant les sociétés africaines, “à mi-chemin entre ruralité et urbanité, communauté et individu, traditions et modernité”.
1 rue du Pont neuf, de 10 à 19 heures. Fermeture le dimanche. Entrée libre.