
La collection Margiela pour H&M enfin dévoilée
La semaine dernière, l’intégralité des visuels de la collection capsule Maison Martin Margiela pour H&M a enfin été révélée au public à New-York à travers une performance d’art et de danse chorégraphiés par Anne Teresa de Keersmaeker. Le mystère qui entourait depuis de longs mois cette collaboration avait fait couler des flots d’encre, suscité impatiences et fébriles élucubrations. L’intelligentsia de la mode craignait déjà la pire des hérésies : du MMM cheap, sans âme, du Margiela pour les nuls? Horreur ! Le risque était de taille, mais c’était sans compter sur l’anticonformisme du créateur belge. On respire donc et on se penche sur cette collection, abordable mais jamais décevante.
Le lookbook rassurera les plus sceptiques au premier coup d’œil : toutes les créations sont des rééditions adaptées de pièces mythiques de la maison. On retrouve dès lors tous les codes de Margiela dans une série de classiques décalés, pour un style pointu qui ne se prend jamais trop au sérieux. Des détournements surréalistes à foison forcément, avec un sac à anse gant, un body trompe-l’œil pour exhiber son soutien-gorge sans atteinte à la pudeur, une pochette argentée imitation papier de bonbon et chez les hommes un gilet « ceintures assemblées ». La palette est évidemment épurée, en noir, blanc, marine, beige, autant de couleurs sobres ravivées à l’occasion par quelques touches de rose fané ou par un monochrome de rouge Tintoret. Et pour les coupes, comme à son habitude, la maison a vu grand : drapés nonchalants, pliages façon patron ou origami, des pulls XXL où l’on rêve de se lover, un énorme manteau façon couette pour affronter l’hiver au chaud, ou encore des blazers oversize à porter épaules loose et manches retroussées pour une allure « boyfriend ».
Coups de cœur obligés pour quelques pièces phares de cette collection capsule. On se damne à la vue de la robe retroussée rouge, asymétrique et majestueusement sculpturale. On la porterait avec les incontestables it-shoes de la collection, ces escarpins nude à semelle compensée en plexyglas, et l’on prendrait des allures de vestale du XXIème siècle, comme en suspension. Quant à la « pochette bonbon » argentée, délicieusement futuriste, elle nous met déjà l’eau à la bouche.
On dénombre finalement 45 pièces pour femme et 30 pièces pour homme, qui seront disponibles dès le 15 novembre, à partir de 40€ pour le body. On atteint 200€ pour les chaussures, un peu plus pour les manteaux. Reste à voir ce que l’ensemble donnera en vrai. Après s’être enthousiasmé pour les collaborations de H&M avec de grands noms comme Lanvin, Karl Lagarfeld ou plus récemment Marni, on a trop souvent été déçu par des matières sans noblesse et des finitions expédiées. Avec des prix légèrement supérieurs à ceux des précédentes collections-capsule, espérons que la ligne Margiela pour H&M saura faire l’exception.
Alix d’Hautefeuille
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One thought on “La collection Margiela pour H&M enfin dévoilée”
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Juliette
Je suis tout à fait d’accord avec toi ! Moi aussi j’ai été agréablement surprise par cette collection ! Lorsque les prix seront affichés, je me déciderai peut-être à me lever aux aurores pour les chaussures nude au talon plexi. J’avoue qu’elle me font de l’oeil ! D’ailleurs moi aussi j’ai écrit une revue sur cette collection si ça t’amuse d’aller voir ^^
Je t’embrasse