Théâtre
“Point de Godwin” épileptique au Théâtre des Halles

“Point de Godwin” épileptique au Théâtre des Halles

27 July 2011 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Damien Gabriac que l’on a vu en 2010 sur les planches des “Justes” sous la direction de Stanislas Nordey met en scène à Avignon Le point de Godwin” jusqu’au 29 juillet. Une pièce coup de poing sur les relations amoureuses via Internet.

Dans une scénographie assez folle, contrastant à merveille avec les vieilles pierres de la belle chapelle, Damien Gabriac a fait créer des vidéos, du son et de la lumière. Le décor est comme un immense écran sur lequel sont diffusées des ambiances auxquelles sont confrontées des musiques. Elles changent en relation avec l’histoire.

L’histoire ? C’est celle de Monica qui a pour pseudo Marguerite, en référence à Duras, et de Damien qui a comme avatar Robert_A, comme Robert Anthelme. En bonne fan du célèbre auteur de l’Espèce humaine, elle recherche sa réplique version trentenaire. Alors elle ère de sites en sites, surfant sur la vague de surduras.com, nobodynolies.com, diredesbanalites.com. Sur cestlapremierephrasedunroman.com, elle lit les premiers mots de l’Espèce humaine et évidement séduite, commence un chat avec ce Robert là.

En guise d’introduction, elle l’embarque dans  un débat-online contradictoire et délirant sur la Petite maison dans la prairie, générique à l’appui, afin de prouver qu’elle a du caractère. Elle le rencontre, couche avec son “putain de Robert Anthelme (qu’elle) aime” et n’a plus de nouvelles pendant six mois. Dure réalité.

Le salaud réapparait, avouant qu’il avait un “faux profil” ne correspondant pas à “la vraie vie” . Monica se venge, sur le web bien sûr en usant de paraboles nazies pour lui dire sa haine mêlée d’amour.

Le point de Godwin” vient dire la perversité des rapports faussés par le virtuel. Seule derrière son écran, elle s’est construit un monde, en croyant au discours qu’elle pensait être sincère de l’être aimé.

Jeanne François est sur scène, légèrement accompagnée par Damien Gabriac. La voilà assommée, abreuvée, envahie de néons, de lumières flashy et de textes. Plantée derrière un  micro, elle joue de sa voix au bord de la rupture dans un cri toujours extrêmement bien maîtrisé. Elle raconte sans relâche le récit de son histoire glauque, bien réelle cette fois.

Un spectacle dont on sort chamboulés et perturbés. Voilà une très belle mise en scène bien portée par une excellente comédienne. Un joli coup de cœur.

 

 

 

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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