“L’Ogrelet”, un jeune public haletant à Villeneuve en Scène
Attention frissons! Pour commencer la journée au très chouette festival Villeneuve en Scène, rendez vous dans la Pinède à 10 heures tout rond pour « L’Ogrelet », une plongée contemporaine dans une histoire aux accents du maître Grimm!
Décor superbe pour attaquer. Une cuisine fifties d’un côté, un peu de video bien utilisée et sur le côté une maquette de villages paumés dans la forêt. Elle, robe dos nu à Vichy habille un enfant de 6 ans… très très grand. L’ambiance est étrange en ce premier jour d’école, libre et gratuite, pour tous. Oui pour tous. Mais que fait-on quand le petit garçon à la vue du sang devient ogre? Le regard fou, la gestuelle animale, Joachim Sanger, confronté à la vérité, prend les traits d’un Simon paternel et inconnu, commence la bataille avec ses démons intérieurs.
Ce jeune public est un tout public. L’écriture littéraire, fine et intelligente de Suzanne Lebeau (texte édité aux éditions théâtrales), ne peut qu’enchanter les spectateurs. Dès les premières minutes, nous sommes saisis par la tension régnant sur le plateau, le nœud de l’histoire se densifie lentement faisant grimper encore plus l’attention. Nous découvrons le lourd secret et les solutions folles qui seront proposées.
Quasi fantastique, le propos touche également beaucoup à la psychanalyse en posant la question de la découverte de soi permettant de dépasser ses névroses. Mais, quand il est question de structure psychologique, peut-on s’en écarter?
Le spectacle ne tombe pas dans un happy end idiot, laissant le public sortir avec un gout cynique dans la bouche et un léger sourire aux coins des lèvres. L’Ogrelet joue de nos travers, et c’est un plaisir!
Visuel : (c) Cathy Brisset