
Les Stan nous emmènent à Rambuku au Théâtre de la Bastille
Dans le cadre du Festival d’Automne, au théâtre de la Bastille, vous pouvez voir en ce moment avant Un vivant qui passe à 21h, un spectacle comme un bonbon, délicieux et espiègle : Rambuku de tg STAN, Maatschappij Discordia et Kayije Kagame.
C’est presque un seul en scène, c’est presque une lecture, et c’est absolument ni l’un ni l’autre. Kayije Kagame a l’air d’en avoir marre mais marre. Oui elle est belle, elle veut des réponses à ses questions, elle veut savoir une bonne fois pour toute si lui, ou eux d’ailleurs (Damiaan De Schrijver et Matthias de Koning), iront à Rambuku ! Non mais ! Elle a le droit de savoir !
Le texte de Jon Fosse est à la fois incompréhensible et très lisible. Il est fait de toute petites phrases du quotidien “pourquoi tu réponds pas ?” “Répond!”. Tout se joue donc dans le jeu. Et justement, Le collectif flamand tg STAN (S(top) T(hinking) A(bout) N(ames)) habitué du Festival d’Automne et du Théâtre de la Bastille a souvent été pour nous un bon remède à la déprime ! Et là, c’est le cas !
Donc, elle est au bord d’exploser mais reste toujours digne pendant que d’un côté Damiaan De Schrijver la regarde médusé, assis dans son fauteuil, et que Matthias de Koning, lui, s’amuse à mettre des glaçons dans des verres (pas si facile !). Ils évoluent tous les trois dans un décor plein de surprises (vous verrez) fait de rideaux, d’ampoules peintes en noir et d’un parquet grinçant pour l’essentiel.
C’est décalé à souhait, c’est un peu surréaliste, c’est singulier et unique. Cela ressemble à du Beckett, avec des silences, et pas vraiment de ponctuation. C’est en apparence facile et on sent que cela est impossible à apprendre. Alors, les trois ont leur texte en main comme une bouée, comme si ils répétaient.
Au fait c’est quoi Rambuku ? Ben, on ne saura jamais vraiment !
Visuel : ©Tim Wouters