Théâtre
La Paranoïa :Marcial Di Fonzo Bo et Elise Vigier nous invitent dans leur comic strip

La Paranoïa :Marcial Di Fonzo Bo et Elise Vigier nous invitent dans leur comic strip

12 July 2011 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Au festival D’Avignon, Marcial di Fonzo Bo et Elise Vigier mettent en scène deux pièces du jeune auteur argentin Rafaël Spregelburd. De son Héptalogie, projet qui redessine les sept péchés capitaux, le duo présente l’Entêtement et la Paranoïa.

Dans un futur des séries US des sixties la fiction où la langue et les chiffres ont été modifiés , « ce que l’humanité possède »ne « pousse » plus. Or voila ce qui différencie et fait l’unicité des hommes face aux extra-terrestres. Ces derniers ont été voraces et ont consommé trop de fiction. Pour la ressusciter un mystérieux stratagème rassemble cinq personnages délirants dans un hôtel en Uruguay. Voici Béatrice un robot travesti , Claus un astronaute raté, Hagen un mathématicien qui ose compter en chiffres naturels et Julia Gay Morrisson une écrivaine abonnée aux best-sellers. Ils sont accueillis par un colonel responsable des opérations. L’équipe de choc se met en marche pour créer la fiction parfaite, celle qui n’a jamais été pensée.

Se déroule alors deux pièces dans la pièce. La construction de la fiction d’un côté et la fiction de l’autre . Le temps de l’imaginaire est représenté par de la video. En direct des comédiens jouent les scène dans un fond vert dans lequel est intégré un décor vidéo. Nous rencontrons un policier boulimique devant arrêter une serial killeuse en série, Brenda, qui, abandonnée au milieu d’une chirurgie esthétique est devenue un monstre tueur de médecins.

Dans un environnement forcement futuriste les deux metteurs en scène font appel à nos références télévisuelles. Nous voila dans la salle ronde de décision du Prisonnier, dans les premier star-strek ou Wonder Woman. Les costumes semblent sortis de chez Courrège, mention spéciale pour le mini-short blanc de Julia associé à des bottes blanches.

La scénographie de la Paranoïa repose essentiellement sur la projection vidéo et le tournage en direct. La lumière dessine les lignes d’une war room à la Kubrick alors que le plateau reste blanc. Paranoîa fait la faite au second degré et à la parodie. Béatrice , robot travesti tout juste larguée par Esteban offre à la pièce des accents d’ Almodovar.

Paranoïa est une grande farce ou la second degré est à la fête. La pièce pêche par un manque de rythme, l’idée géniale du départ s’essouffle sur la longueur en raison de plaisanteries un peu trop répétitive. Sur le fond , les aspects 1984 et Truman Show amusent mais n’arrivent pas à installer un suspens constant.

Reste des phrases cultes « Vous feriez pleurer un fer à repasser » , « aller trop loin est notre mission, une scénographie qui intègre la video avec intelligence. Paranoïa est une pièce rafraichissante qui respecte le fil directeur de cette 65e édition en faisant appel encore une fois aux sensation de l’enfance dans cette pièce de théâtre conçue comme un dessin animé.

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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