La Ligne Rose : Odile Blanchet, Bérénice Boccara, Sana Puis nous font mourir de rire

Odile Blanchet, Bérénice Boccara et Sana Puis sont des comédiennes épatantes. Elles investissent jusqu’au 31 octobre la salle du Paradis du théâtre du Lucernaire pour nous faire voyager dans le Paris des années 20 et nous faire rire durant une grosse heure. Le spectacle aiguisé est un excellent choix. 

Le Lucernaire n’est plus le centre national d’art et d’essai qui faisait écho au Montparnasse des années 1930. Pour cette rentrée, il rouvre transformé suite à d’importants travaux de réfection. La nouvelle politique programmatique initiée par Benoit Lavigne se confirme. La modification des choix se tourne vers le boulevard et le comique.

La ligne Rose raconte l’histoire folle de trois jeunes filles qui ont, par un singulier concours de circonstances, lancé le téléphone rose. Armées d’un pouvoir comique puissant et au sein d’une scénographie affutée, les trois complices nous racontent l’histoire au milieu des années folles de trois opératrices de téléphone. Marthe se voit déjà vieille fille. Denise joue les oiseaux de nuit. Quant à Jeanne, elle démarre une nouvelle vie. La rencontre des trois demoiselles fait des étincelles, surtout lorsqu’elles se retrouvent à créer ce service inédit : donner du plaisir aux hommes par le simple son de leurs voix. Mais leur entreprise innovante se retrouve au coeur de toutes les convoitises et les obstacles seront multiples.

Bien sûr, la comédie baigne dans les poncifs misogynes et machistes de cette époque. Bien sûr, ces destins de femmes sont aussi conformes et formatés qu’ils nous apparaissent aujourd’hui ridicules. Mais, la puissance comique des trois comédiennes, (mention spéciale pour l’inracontable Odile Blanchet) par un second degré magnifique nous sauvent ; et l’intrigue devient captivante. Mieux, nous aurons ri de la force de l’interprétation et de la satire.

Exceptionnel.

La Ligne Rose