
Jeroen Willems, la chute d’un dieu
Il y a des spectacles qui marquent un festival avant que l’on comprenne qu’ils marqueront du sceau du souvenir tous ceux qui l’ont vu. La chute des Dieux donné en 2004 fait partie de ceux là. Son principal comédien, Jeroen Willems a été terrassé d’une crise cardiaque à l’âge de 50 ans le lundi 3 décembre.
Cour du Lycee Saint Joseph, Johan Simons et Paul Koek adaptent les Damnés de Luchino Visconti. “La Chute des dieux en reprend la trame principale. Membre fanatique des SS de Himmler, Aschenbach convainc Friedrich Bruckmann, directeur des aciéries et amant de la baronne Sophie, de porter Hitler au pouvoir. Meurtrier du baron von Essenbeck, Bruckmann récupère les pleins pouvoirs sur les aciéries des mains du jeune héritier Martin, le fils névrosé de Sophie, une Lady Macbeth moderne. Le basculement de l’Europe vers le fascisme enserre ce huis clos familial.”
20 juillet 2004, plus de 3 heures de spectacle dans une nuit glacée par le mistral. Public scotché. Standing Ovation. On découvre Jeroen Willems, artiste protéiforme pouvant incarner le mal absolu, pouvant muer en quelques secondes. Cette même année il avait créé en français Deux voix d’après les textes de Cor Herkströtter et Pier Paolo Pasolini. Sa carrière s’étend aussi au cinéma et à la télévision où il a reçu de nombreux prix.
Il est mort en pleine répétition d’un spectacle dédié à l’anniversaire du Théâtre Royal Carré d’Amsterdam. Malade, il a été transféré à l’hôpital Notre Dame où il est décédé d’une crise cardiaque.
Visuel : Capture d’écran Festival d’Avignon.com, photo de C. Bellamy