Théâtre

Carmen, à Chaillot

19 September 2008 | PAR loic

Du 17 au 27 septembre, le Théâtre Chaillot accueille l’adaptation flamenco de Carmen, par Antonio Gadès et Carlos Saura. En 1983, ils en avaient tiré un film. Aujourd’hui, c’est sur les planches que s’exécute ce somptueux numéro de danse. La danse fait ressentir mieux que les mots, un univers façonné de beauté, de violence et de virilité. Sublime.

Flamenco, Chaillot, Carmen


L’avantage du film de 1983, c’était de pouvoir isoler un corps, de s’attarder sur le visage crispé du metteur en scène qui observe la répétition de Carmen. Au Théâtre Chaillot, comme à son habitude, Carlos Saura met en scène des danseurs qui travaillent à l’élaboration du spectacle que nous voyons. Si dans ses films, Carlos Saura isole le metteur en scène pour en faire le personnage principal, ici, c’est l’ensemble des danseurs qui fait le spectacle. Le théâtre permet cette vision plus globale, plus vaste que le cinéma.

Carmen est un spectacle foisonnant. Souvent, l’action se déroule aux quatre coins de la scène. On ne sait où donner du regard. Les formes musicales, elles aussi, sont particulièrement variées. Tout est prétexte à donner du rythme : les guitares, le chant, mais aussi les mains qui claquent ou qui tapent sur des tables. Dans le monde de Carlos Saura, la danse est la forme ultime de l’expression. L’homme ne peut pas être aussi clair que quand il danse. Aussi, l’histoire de Carmen n’est pas racontée par des mots mais par des corps.

Rien n’est monotone dans ce spectacle. Tout est toujours en évolution : les sentiments des personnages, la musique, la danse. Tout est appelé à changer pour devenir plus violent et souvent plus beau. Les rythmes et les déplacements sont toujours réglés à la perfection ; la mise en scène fait preuve d’une maîtrise hallucinante des corps et de l’espace.

La grande puissance du spectacle est de toujours viser à l’émotion. En effet, le spectateur est entraîné non seulement par les chorégraphies et la musique, mais aussi par les ambiances qui se suivent et ne se ressemblent pas : la fête villageoise, la corrida, le duel, le dialogue amoureux…

En conclusion, ce spectacle magnifique par sa créativité et sa rigueur ravira les amateurs de flamenco mais aussi les néophytes. Il suffit de se laisser bercer par le rythme des claquettes.

En attendant, peut-être pourrez-vous vous satisfaire de la séquence d’ouverture du film de 1983…
Carmen, de Carlos Saura et Antonio Gadès. Librement inspiré de Mérimée. Du 17 au 27 septembre, au Théâtre Chaillot, 1 Place du Trocadéro (XVIe), métro Trocadéro. 01 53 65 30 00. 20h30, dim 15h, relâche le lundi, 27,50 non abonnés, TR (-26 ans) : 21 euros.

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