Théâtre

L’amant de Marguerite Duras au théâtre de la Colline

22 September 2008 | PAR marie

L’Amant, roman autobiographique qui valut à Marguerite Duras le Prix Goncourt en 1984 est adapté au théâtre de la Colline. Astrid Bas joue la touchante et détachée narratrice ; Ami Flammer l’accompagne au violon. Jusqu’au 9 octobre.

 

« Cela n’existe pas. Il n’y a jamais de centre. Pas de chemin, pas de ligne. Il y a de vastes endroits où l’on fait croire qu’il y avait quelqu’un, ce n’est pas vrai il n’y a personne. » Et effectivement, ce à quoi l’on assiste sur scène à l’air de relever du songe. Très calme, détachée presque, une femme raconte son adolescence, la robe presque transparente de ses 15 ans ½, « ses chaussures à talons haut lamés or », ses allers-retours en bac sur le Mekong… et sa rencontre avec  « l’homme élégant », le Chinois qui va devenir son amant.

Tout aurait dû enrayer cet amour naissant : la « différence de race », d’âge, la pression familiale de la jeune fille… Et pourtant. Tous les soirs, celle qui était tout juste fillette s’initiera à « l’inconnue nouveauté » des baisers ; les rideaux de la garçonnière filtrent les bruits de la ville, qui ne sont alors plus que rumeurs… La pièce, et la passion qui va avec, deviennent comme une parenthèse dans la vie rangée de la lycéenne et de son amant, en même temps qu’ils les changeront considérablement :  pour l’un la garçonnière est l’antichambre de l’âge adulte, pour une cachette pour fuir le monde, la maladie, le père et son argent. D’ailleurs la scène est vide, quasiment : statue de marbre, la comédienne n’est accompagnée que du violoniste : elle  est bien hors temps sur un bateau tanguant entre rêve et réalité, enfance et maturité, France et Indochine. Sa voix est la plupart du temps détachée, seule manière peut-être de conter l’ineffable… On a peine à croire qu’une vie entière vient de nous être racontée, la pièce est déjà finie, trop vite passée…

L’Amant, texte de Marguerite Duras, proposition de Astrid Bas et Ami Flammer, sur la Petite Scène du théâtre de la Colline, jusqu’au 9 octobre. Du merc au sam 21h, mardi 19h, dim 16h, relâche les lundi et le dimanche 5 oct. Durée : 45 min, Tarif Plein : 27 euros, moins de 30 ans : 13 euros, 15, rue malte-Brun, Paris 20e (métro Gambetta). 

Le 23 septembre, rencontre avec Astrid bas et Ami Flammer à l’issue de la représentation. Entrée libre.

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marie

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